Les inondations provoquées par l’oued Medjerda sont dévastatrices et cycliques malgré les multiples barrages édifiés pour régulariser le débit, protéger les villes et les riverains et exploiter les eaux pour l’approvisionnement de la population et l’irrigation des cultures. Les inondations catastrophiques de 1969 ont engendré 542 morts, détruit des centaines de ponts et provoqué 300.000 sans-abris. Celles de 1990 ont causé 60 morts et des pertes évaluées à 90 millions de dinars.
Au cours d’une réunion récente organisée par le ministère de l’Agriculture, le Directeur général des ouvrages hydrauliques a exposé les grandes lignes du projet qui concerne la zone sud qui s’étend de Béja à Kalaat El Andalous, (embouchure de l’oued Medjerda), sur 65 km et qui s’inspire de l’expérience japonaise de lutte contre les inondations.
Ce sont surtout les régions de Tebourba, Jedeïda et El Battan, très peuplées et urbanisées, riches en cultures intensives ainsi que la région de Medjez El Bab, zone de cultures céréalières, qui sont particulièrement vulnérables aux inondations. Le coût du projet de la zone sud est évalué à 227 millions de dinars, dont 175 millions de dinars financés par un crédit japonais et 52 MD sur le budget de l’État. Il s’agit de curage et reprofilage du lit de l’oued qui ne permet actuellement que 256 m3/seconde de débit alors qu’après travaux ce sera 800 m3/seconde.
Pour la région de Bou Salem et Jendouba, les études sont en cours pour définir les travaux.
Décidément les études se prolongent indéfiniment alors que les risques sont graves et imminents depuis plus de dix ans.
Ridha Lahmar