Lors d’une interview accordée au correspondant de l’Agence France Presse au Québec (Canada), Leila Bouazizi, sœur de Mohamed Bouazizi, est revenue sur les circonstances de la révolution du 14 janvier 2011, 10 ans après son déclenchement.
La jeune femme de 34 ans qui occupe aujourd’hui un poste au sein d’une compagnie spécialisée dans la conception et la fabrication des pièces aéronautiques, basée au Québec, a appelé l’ensemble des citoyens tunisiens à continuer leur combat pour acquérir leurs droits socio-économiques. Selon elle, la révolution qui s’est déclenchée au mois de décembre 2010 dans les différentes régions de la République suite à l’acte de son frère, n’a pas permis d’améliorer la situation sur le plan économique. Elle a exprimé sa déception quant aux résultats de cette révolution qui a abouti selon elle à la mise en place d’un système fragile.
Elle a critiqué l’absence de mesures solides pour réformer le système de santé défaillant et améliorer l’infrastructure lamentable. Elle cite, dans ce contexte, les inondations meurtrières enregistrées après chaque tempête en Tunisie.
Selon elle, en dépit de certaines avancées sur le plan politique (Nouvelle constitution, élections démocratiques…), les jeunes habitant dans les régions intérieures du pays telle que Sidi Bouzid, sa ville natale, sont toujours marginalisés et souffrent encore d’un taux de chômage trois fois plus élevé que la moyenne nationale. Leila Bouazizi estime que la situation en Tunisie s’est encore dégradée par rapport à l’ère de Ben Ali.
Par ailleurs, Leila Bouazizi qui avait déménagé ainsi que sa famille au Québec en 2013 est revenue sur les circonstances de son départ de la Tunisie. Elle a assuré que sa famille avait subi des pressions au lendemain de la révolution. Les menaces de mort reçues par sa famille avaient poussé ses frères et sœurs à quitter le pays et à s’installer au Canada où ils sont actuellement bien intégrés, selon ses dires.
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