La Tunisie est surendettée et ce n'est pas un secret. Plusieurs experts économiques et des rapports l'ont souligné. Cette situation s'est surtout aggravée depuis 2011, avec l'arrivée d'Ennahdha avec sa très mauvaise gestion des finances publiques – parfois douteuse -.
Les chiffres publiés dans le cadre du rapport d'audit du ministère des Finances font froid dans le dos et témoignent de la gravité de la situation. Pour info, l'audit en question a porté sur les financements et les dons reçus par la Tunisie depuis 2011.
Une vue d'ensemble sur les chiffres du ministère des Finances
Il ressort de ce rapport que la Tunisie a contracté une dette de 102,4 milliards de dinars, dont 61,8 milliards sous forme de dettes extérieures. Le même rapport indique que le service à la dette publique extérieure s'est chiffré à 19,4 milliards de dollars depuis cette date (45,1 milliards de dinars). Rappelons aussi que le FMI (Fonds Monétaire International) nous a accordé un crédit de 4,5 milliards de dollars (10,8 milliards de dinars). Dans cette enveloppe, 740 millions de dollars (2,1 milliards de dinars) nous ont été octroyés sous forme d'allocation de DTS.
Les emprunts et les dons extérieurs
Ce sont 106 milliards de dinars sous forme de crédits qui ont renfloué les caisses du budget de l'État entre 2011 et le 31 mai 2022 selon le rapport du ministère des Finances. 102,4 milliards de ces crédits proviennent de l'intérieur et 3,6 milliards sous forme de dons.
En dollar américain, les gouvernements successifs ont reçu près de 46,4 milliards de crédits entre 2011 et mai 2022, dont 44,7 milliards de dollars de crédits et 1,8 milliard sous forme de dons. Pour cette dernière donnée, 405 millions de dollars ont été versés à la Tunisie en 2012.
Où tout cet argent a-t-il été déployé ?
Une grande partie de ces enveloppes ont permis de financer le budget de l'État entre 2011 et mai 2022. Par exemple, 69,4 milliards de dollars (115,3 milliards de dinars) ont été dépensés pour assurer les salaires de la fonction publique. Et il n'y a pas que cela :
- 36,3 milliards de dollars ont été déployés pour assurer les dépenses d’intervention, dont 22 milliards pour les subventions de l'État (transports, énergies…)
- 26,4 milliards de dollars pour le lancement des investissements publics
- 19,4 milliards de dollars pour honorer le service de la dette publique extérieure (5 milliards pour les intérêts, 14,4 milliards pour le principal)