Depuis le départ de l’icône de la chanson arabe, Dhekra Mohamed, le 28 novembre 2003, ce jour ne cesse de constituer un mauvais souvenir. La sortie de son fameux album « Youm alik » trois jours après sa mort a éternisé sa mémoire.
La fin dramatique de cette grande chanteuse digne d’un film préoccupe toujours la scène artistique. Nombreuses sont les histoires qui tournent autour de son décès tragique en dépit de l’achèvement des enquêtes.
Alors que certains sont favorables au fait que la chanteuse est décédée sous les balles de son mari, l’homme d’affaires égyptien Ayman Al-Sowaidi, « par jalousie », selon le témoignage de la femme de ménage. D’autres vont jusqu’à accuser les services secrets saoudiens d’avoir créé cette mise en scène pour se débarrasser de la chanteuse qui les a humilié avec une célèbre chanson libyenne dénonçant la soumission de l’Etat saoudien à l’impérialisme américain. Par l’intermédiaire de cette chanson, Dhekra Mohamed fustigeait la présence de navires militaires américains dans le Golfe qui, étaient, en même temps, les gardiens de la monarchie. Cette chanson montrait aussi l’hypocrisie de la famille royale en matière de religion. Depuis la diffusion de cette chanson, on a beau considérer la chanteuse tunisienne comme étant la première chanteuse arabe révolutionnaire ayant ouvertement pointé du doigt la monarchie saoudienne. Une révolution qui lui aurait coûté la vie.
Nombreux sont les chanteurs et chanteuses arabes décédés dans un contexte ambigu mais après des décennies de leur départ on a fini par élucider le secret de leur mort notamment dans le cas de Souad Hosni ou de Asmahan. Viendra-t-il alors le jour où on découvrira la vérité sur la mort de Dhekra Mohamed?