14 janvier : les mêmes slogans, sans les mêmes effets

Il est de retour, six ans plus tard, brandissant la même cage, prononçant les mêmes revendications… Rien n’a changé, en somme, ou presque.

Comme chaque année, les festivités marquant l’anniversaire de la Révolution tunisienne ont se sont déroulées sur la scène qui vu son aboutissement :  l’avenue de Habib Bourguiba de Tunis, ce samedi  14 janvier 2017. Un important dispositif sécuritaire a été mis en place pour assurer la protection des manifestants venus célébrer l’événement.

Une pensée à tous ces sécuritaires qui ont offert leurs vies pour la patrie

Pas de présence politique significative, hormis celle du Front Populaire, avec à sa tête Hamma Hammami et Zied Lakhdhar ou encore Ennahdha avec un stand digne d’un grand concert. On notera également la participation du parti Ettahrir, scandant « Allah Akbar » et appelant, une fois encore, à la mise en place d’un Califat.

Hizb Attahrir et son mépris éternel pour la République.

Stand Ennahdha : petits guitaristes et batteurs au rendez-vous pour donner l’image d’un parti moderne.

L’ambiance était festive et détendue, malgré le froid et, surtout, malgré les dures et longues années que la Tunisie a vécu après le 14 janvier 2011.
Oubliées la grande marée humaine de cet historique 14 janvier 2011, animée par une soif de liberté inégalée : place désormais à une mobilisation beaucoup plus timide, essoufflée par six années de lutte acharnée pour les objectifs qui ont été à l’origine de la Révolution mais toujours pas atteints. Les manifestants, notamment ceux de l’Union des diplômés chômeurs, ont clamé haut et fort leur désarroi et leur sentiment d’avoir été trahis pour les gouvernants. « Ô gouvernement de la coalition, le peuple souffre dans les campagnes », ont scandé les jeunes pendant leur marche sur l’avenue de Habib Bourguiba.
Ce même slogan a été repris plus tard par le cortège du Front Populaire.
Malgré la gaieté apparente, on sent une certaine nostalgie, voire une mélancolie chez les personnes ayant célébré le sixième anniversaire de la Révolution. Plusieurs jeunes n’ont pas pu cacher leur déception quant à la tournure qu’ont pris les événements. « Je me sens trahi », a déclaré un jeune à Réalités Online, soulignant que la Tunisie fait encore face aux mêmes problèmes depuis six ans.
En ce 14 janvier 2017, les tunisiens sont venus ramasser ce qui reste de la ferveur qui les a animé six ans plus tôt, avec, sur leurs frêles épaules, des montagnes de problèmes qui se sont accumulés d’année en année. En d’autres termes, une mobilisation, certes, dans une ambiance détendue, mais marquée par un essoufflement manifeste et la crainte d’un avenir plus que jamais incertain.
Six années plus tard, on retrouve les mêmes slogans mais, hélas, sans les mêmes effets.

Il y avait même, des vendeurs ambulants. Papier mouchoirs, friandises et drapeaux tunisiens proposés à 5 TND à l’occasion de la fête ! À chacun ses occupations.

Provocation ou simple volonté de narguer la foule, il affiche la photo du président déchu, en ce jour six années auparavant. pour lui, « C’est lui, le vrai chef ! (m3alem) ! C’est lui qui mérite d’être photographié ! », clame-t-il à ceux qui veulent l’entendre.

 

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