Abdellatif Mekki, dirigeant au Mouvement Ennahdha a indiqué mercredi que son parti voudrait que Tahya Tounes participe au prochain gouvernement que cherche à former depuis le début de cette semaine le chef du gouvernement désigné, Habib Jemli.
Au cours de l’émission Shems Mag, sur Shems FM, il a répondu à la question de savoir s’il était favorable à la nomination de Youssef Chahed à la tête d’un ministère au sein de ce gouvernement, en renchérissant: « Pourquoi pas si la question se pose ? » Ennahdha l’a soutenu. Si Ennahdha l’avait lâché, il serait à coup sûr parti« . « Les options de la nouvelle équipe gouvernementale doivent être cohérentes, et répondre aux objectifs de la révolution« , a-t-il jugé.
Abdellatif Mekki a par ailleurs réitéré le refus d’Ennahdha de participer à un gouvernement comprenant des représentants de Qalb Tounes.
« Jemli est indépendant même s’il est proche d’Ennahdha, ce qui n’est pas quantifiable, a-t-il souligné. Il nous donne satisfaction comme le souligne notre recours à ses services durant la troika« .
« En plus de Karoui, Toubal a un dossier de corruption »
Le dirigeant d’Ennahdha a évoqué l’alliance de circonstance de son parti avec Qalb Tounes, et son refus par la suite de poursuivre dans la même voie une fois Rached Ghannouchi porté à la présidence de l’assemblée des représentants du peuple (ARP).
« En plus du président de ce parti Nabil Karoui, poursuivi dans des dossiers de corruption, quelques membres de ce parti ne sont pas non plus au dessus de tout soupçon. L’exemple de Sofiène Toubal qui est également poursuivi pour des dossiers de corruption. L’Etat doit lutter avec toute la force nécessaire contre la corruption. Ce parti doit régler ses dossiers avec la justice avant d’espérer entrer un jour au gouvernement. En fait, devant la difficulté de trouver des alliances, nous avons dû accepter de nous allier avec Qalb Tounes, la veille même du vote sur le président de l’ARP. Nous allons évaluer au sein du conseil de la Choura de notre parti cette initiative, car une partie de nos membres et sympathisants ont trouvé cette décision une mauvaise chose. Nous devons consacrer une culture politique saine. Or, Qalb Tounes a instrumentalisé les oeuvres caritatives et humanitaires à des fins politiques. Nous ne nous retrouverons pas avec Qalb Tounes dans un même gouvernement. Avec nos 52 élus solidaires et qui ne connaissent guère le tourisme politique, Habib Jemli doit tenir compte de la position de notre Mouvement par rapport à Qalb Tounes« , conclut le dirigeant au sein d’Ennahdha.
H.A.