C’est un rassemblemant qui se voulait titanesque devant le ministère de l’Éducation, où un grand nombre de manifestants, venus des quatre coins de la Tunisie, a réclamé le versement des primes des professeurs d’écoles des trois dernières années, 2014, 2015 et 2016, mais aussi le départ de Néji Jalloul, ministre de l’Éducation.
1 million de personnes : c’est le chiffre annoncé haut et fort par les organisateurs de la manifestation, on aimerait savoir combien d’enseignant du secondaire la Tunisie compte). Autrement dit, un tunisien sur onze serait descendu dans la rue pour déloger Néji Jalloul de son poste ! Foutaise.
Prudence, c’est la traditionnelle guerre des chiffres opposant manifestants et autorité. Difficile de voir les environs du ministère de l’Éducation supporter une telle masse populaire.
Autre fait plutôt amusant : ce sont les sociétés de transports qui se seraient, sans aucun doute, bien remplis les caisses grâce à ce mouvement de protestation. Il était prévu que quiconque parmi les enseignants voulant participer à ce mouvement, s’il habite l’intérieur de la république devait verser une contribution de 18 dinars pour pouvoir emprunter les bus menant vers le ministère. Un million (ou même moins) multiplié par 18… Faites le calcul.
Dans tout ce brouhaha populaire, il y a deux gagnants et un perdant. Les gagnants sont incontestablement Néji Jalloul qui a pu garder son poste et, bien entendu, les sociétés de transport qui ont profité d’un marché très juteux quoique limité dans le temps. Ne parlons pas des gargottes de la rue Bab benat qui n’ont pas désempli. Les perdants, quant à eux, sont ceux qui ont parcouru de longues distances, déboursant 18 dinars, pour, en fin de compte, faire part de caprices plus qu’autre chose.
Merci pour les embouteillages.
M.F.K