Ce mercredi 22 décembre 2021 marque le premier jour de l’obligation de la présentation du passe vaccinal en Tunisie… et il faut dire que c’était plein de surprises à bien des égards. Comme c’était le cas il y a plusieurs jours, Evax reste inaccessible à la rédaction de ces lignes (19h95, le 22 décembre 2021). Conséquence : aucun moyen pour les citoyens de retirer leur certificat de vaccination ou leur passe vaccinal.
Visiblement, les serveurs mis en place pour héberger la plateforme sont incapables de supporter autant de personnes connectées. Comment se fait-il que les autorités n’aient pu prévoir une telle situation ?
Des personnes vaccinées… classées comme non vaccinées !
Mais ce n’est pas le plus grave. Face à cette panne informatique, certains centres de vaccination ont dû improviser… à leurs façon. Dans la banlieue nord de Tunis – sans citer le centre afin de protéger l’identité de notre source -, l’identité des personnes vaccinées est inscrites sur de simples papier. Pis encore : il arrive que les travailleurs du centre oublient de faire cette inscription. En d’autres termes, plusieurs personnes ont été vaccinées sans être inscrites ! Et il semble que ces « oublis » ont déjà eu lieu bien avant la panne mémorable d’Evax.
Des autorités dépassées et des mesures démesurées
Dans de telles conditions, comment peut-on s’attendre à ce que le citoyen fasse confiance à des pouvoirs publics dépassés et qui ne savent plus sur quel pied danser ? L’obligation du passe vaccinal a été une décision parachutée, prise à la hâte et basée sur un esprit de copier/coller des mesures appliquées ailleurs dans le monde.
Nos autorités ont oublié que n’avons pas les moyens logistiques, humains et techniques pour assurer le bon fonctionnement du dispositif, sachant que ce n’est pas ce dernier qui va protéger les Tunisiens de la COVID-19. Là encore, il s’agit d’un autre débat. Lorsqu’il s’agit de critiquer les mesures sanitaires – parfois aberrantes – et le vaccin, l’individu est directement taxé « d’anti-vax » ou de « complotistes ». Bref, nous ne sommes qu’au début de l’obligation du passe vaccinal… et nous irons sans doutes de surprise en surprise.
Fakhri Khlissa