La crise n’a surpris personne. Au contraire, elle était prévisible, du moins pour les professionnels. La pénurie de pomme de terre que connaît notre pays dans cette période, marquée par la rareté de la majorité des produits de base (lait, sucre, huile végétale, café, etc.), risquerait d’empirer la situation pour le Tunisien.
D’ailleurs, le membre de l’UTAP Chokr Rezgui estime que le prix du kilo de ce produit pourrait atteindre 5 dinars. Le responsable syndical considère dans une déclaration à Shems Fm que l’Etat s’est mal préparé à cette crise.
Faut-il rappeler que dans une déclaration à nos confrères d’Assabah, le 23 août dernier, le Secrétaire général de la Fédération nationale des producteurs de plants de pommes de terre (FNPPPT) Mohamed Berrhouma a fait savoir que la Tunisie connaîtra à partir du 10 septembre prochain une crise d’approvisionnement en cette matière stratégique. Selon Berrhouma, cette situation est due essentiellement à l’endommagement de presque 30% de la récolte saisonnière à cause du refus des propriétaires d'entrepôts et chambres froides de stocker ce produit agricole très sensible à la chaleur. Cette attitude a poussé les agriculteurs au recours aux méthodes de stockage traditionnelles qui ne semble pas leur épargner de grandes pertes, attendu que la vague de forte chaleur qu’a connue notre pays a détruit une grande partie de ce stock.
Le SG de la FNPPPT a également dénoncé l’intervention tardive du Groupement interprofessionnel des légumes qui n’a stocké que 4000 tonnes contre 15000 tonnes en 2020.
Berrhouma a rappelé que la décision des propriétaires d'entrepôts et chambres froides de ne pas stocker cette matière est dû à la campagne de diabolisation et de dénigrement dont ils font objet l’année dernière de la part des hauts responsables du pays dont le président de la République.