Loin du triomphalisme fanfaron et du bourrage de crâne médiatique, l’indépendance tunisienne devrait être à notre sens relue autrement loin d’une « personnification » de l’Histoire. Habib Bourguiba était, certes, pour beaucoup dans cette lutte, mais on n’omettra jamais d’évoquer le rôle déterminant du peuple tunisien entier. Ce 20 mars est à ce titre crucial dans l’histoire de la Tunisie, mais convient-il aussi de redonner la considération à 75 années de colonisation dans lesquelles le peuple tunisien a fait ses preuves pour la liberté et la dignité.
1881-1956 : des figures de proue de militantisme mais aussi le combat d’un peuple
Nul doute qu’au moment de la pénétration française sur le sol tunisien, prétextant l’insécurité que faisaient régner les tribus des Khmirs, la France s’attendait à l’époque à une ballade face à un pays quasiment en déroute financière. La colonisation française en Tunisie en 1881 avait coûté la vie à des milliers de tunisiens qui ont mené une lutte héroïque pour défendre la patrie.
Durant toute la période coloniale allant de 1881 à 1956, de grands sacrifices avaient été consentis par le peuple tunisien en vue d’obtenir son indépendance. Nous allons en citer quelques uns :
La révolte de Thala en 1906 ;
– Les événements du Djellaz le 7 novembre 1911, au cours desquels des Tunisiens furent décapités à Séjoumi et en leur mémoire, un monument fut érigé.
– Les événements du 9 avril 1938 au cours desquels les Tunisiens sont sortis nombreux pour réclamer un parlement et une démocratie ;
– La révolte armée entre 1952 et 1954, les Tunisiens furent les premiers au Maghreb à déclencher une révolution armée le 18 janvier 1952. En guise de représailles, la France avait mis sur pied « la main rouge » pour liquider les leaders nationalistes et syndiclaistes à commencer par Farhat Hached, Hédi Chaker, le docteur Abderrahane Mami et les frères Haffouz.
Nous n’oublierons pas non plus des chefs charismatiques politiques et syndicalistes qui ont sacrifié une grande partie de leur jeunesse pour servir la cause patriotique. : Cheïkh Thaalbi, Mohammed Ali Hammi, Belgacem Gnaoui, Farhat Hached, Salah Ben Youssef et le plus connu sans doute Habib Bourguiba.
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