Amnesty international a publié aujourd’hui son rapport annuel 2014-2015 sur la situation des droits de l’homme dans le monde. Les révélations font froid dans le dos. L’ONG est revenue sur les conflits mondiaux qui ont coûté la vie à des millions de personnes partout dans le monde, en Syrie, à Kiev, à Gaza, en Irak au Nigeria même au Soudan de sud, l’Etat le plus récent au monde.
Selon le rapport, le nombre de personnes contraintes de quitter leurs foyers pour fuir les conflits, est de l’ordre de 15 millions dont 4 millions réfugiés syriens à l’étranger et 7.6 millions de personnes déplacées à l’intérieur du pays.
Amnesty International a évoqué les opérations terroristes menées par l’Etat Islamique EI partout en Irak. Le rapport a parlé d’enlèvements, d’exécutions, de crimes de guerre voire d’actions de nettoyage ethnique massives dans le nord de l’Irak. D’un autre côté des milices chiites ont également enlevé et tué un grand nombre de civils sunnites avec le soutien du gouvernement irakien.
Les offensives menées par l’armée israélienne contre Gaza tuant 2000 personnes ont été qualifiées de crimes de guerre. Amnesty international a affirmé que 1500 parmi les 2000 personnes tuées sont des civils.
La situation en Afrique n’a rien à envier à celle dans le moyen orient. En effet l’organisation internationale non-gouvernementale est retournée sur l’enlèvement de 276 filles par le groupe djihadiste Boko Haram affirmant que ce n’est qu’un des crimes innombrables commis par ce groupe. Dans le même cadre, l’ONG a fustigé l’inattention des médias face aux crimes commis par les forces de sécurité nigérianes contre des civils présumés appartenir à Boko Haram.
Même constat en République centrafricaine où les 5000 personnes, majoritairement civiles, mortes dans des conflits intercommunautaires au vu et au su des troupes internationales étaient loin de susciter l’intérêt de la Presse. Au Soudan du Sud, le conflit entre les autorités en place et les forces de l’opposition ont causé la mort à des dizaines de milliers de personnes tandis que 2 millions ont dû quitter leur foyer pour fuir les affrontements.
Ce n’est pas tout dans le continent nord-américain et précisément au Mexique, 43 étudiants sont portés disparus en septembre. L’ONG a parlé de la disparation de 22000 personnes au Mexique depuis 2006. Et les exemples sont encore nombreux.
Dans ce rapport, le secrétaire général d’Amnesty International, Salil Shetty a regretté l’incapacité des dirigeants politiques de protéger « les personnes dont ils ont le plus besoin ». Ainsi, le rapport indique que moins de 2 % des réfugiés syriens avaient bénéficié d’une réinstallation à la fin de 2014 – c’est un pourcentage qu’il faudrait au minimum multiplier par trois en 2015.
Pire, Amnesty International a fustigé la tendance de certaines personnalités politiques à justifier les violences. « De Washington à Damas, d’Abuja à Colombo, de hautes personnalités gouvernementales ont justifié d’atroces violations des droits humains en expliquant qu’elles répondaient à un impératif de « sûreté. Mais c’est l’inverse qui est vrai », affirme l’ONG. Le secrétaire général Salil Shetty a pointé du doigt les « États qui commentaient en termes critiques les carences des autres gouvernements, et qui ne se sont pas empressés de fournir aux réfugiés les secours qui leur sont indispensables ».
Nidhal Adhadhi