2017 était l’année de tous les records sur le plan économique. Hausse des prix, baisse du pouvoir d’achat et une inflation qui a dépassé les 6% en novembre 2017 : des éléments qui affectent directement le quotidien du citoyen qui a du mal à joindre les deux bouts du mois aujourd’hui. 2018 ne s’annonce pas meilleure, compte tenue des hausses prévues dans le cadre de la loi de Finances 2018.
Les produits de base durement affectés par la hausse des prix
La hausse des prix a été vertigineuse cette année, notamment pour les produits de base : viandes, poissons, fruits, et surtout les légumes. Le kilogramme de piment, à titre d’exemple, a atteint les 3 TND, et c’est sans compter la hausse du prix du kilo de pommes de terres qui a avoisiné les 2 TND, pour se stabiliser, après l’intervention de l’Etat, à 1,180 TND.
Face à cette tendance haussière, le gouvernement d’union nationale s’est engagé à préserver le pouvoir d’achat du citoyen. Les visites surprises dans les marchés se sont multipliées pour constater la hausse des prix, à l’instar de celle qui a été effectuée par le Chef du gouvernement, Youssef Chahed, le 15 novembre 2017 au marché de gros de Bir El Kassaa. Quelques jours plus tôt, le 8 novembre 2017, le Chef du gouvernement s’est réuni à la Kasbah avec les patrons des grandes surfaces en Tunisie. L’objectif était de limiter la hausse des prix afin de préserver le pouvoir d’achat. Ce sont les produits de base qui étaient dans le viseur : eau minérale, boisson gazeuse, jus, huiles, conservateurs, sucreries, chamia, produits de nettoyage, produit d’hygiène corporelles, fruits secs, féculents et cafés.
L’autre réunion notable de l’année est celle qui a réuni l’Union Générale Tunisie du Travail (UGTT) et le gouvernement d’union nationale. Cette fois-ci, l’objectif était de geler les prix et non pas d’en limiter la hausse. « Aucune augmentation des prix des produits de base ne sera appliquée », avait alors assuré, Noureddine Taboubi, secrétaire général de l’UGTT, à la sortie de la réunion du 27 novembre 2017. De telles mesures arriveront-elles à soulager le portefeuille du citoyen, sachant qu’elles vont à l’encontre des hausses prévues dans le cadre de la loi de Finances 2018 ?
Le boycott, l’arme des consommateurs pour faire pression sur les prix
D’autre part, face à l’augmentation des prix, les citoyens ont décidé de prendre leur destin en main. Chose qui était constatable à l’approche de l’anniversaire de la Naissance du Prophète (le Mouled), lorsque le prix du kilo de zgougou – pin d’Alep – a atteint 26 TND. Un boycott a été observé par les tunisiens, encouragé par l’Organisation nationale d’orientation du consommateur. Et ça a payé : le kilo du zgougou est descendu à 13 TND. Plus encore : le boycott a également touché le poulet dont le prix au kilo a dépassé les 7 TND chez les volaillers, de quoi susciter une colère noire chez les citoyens. Le boycott a permis de gagner quelques dinars.
2017 relèvera dans quelques heures du passé, 2018 pointe déjà son nez, avec dans sa gibecière ses premières mauvaises nouvelles pour le consommateur tunisien. Les premières hausses entreront en vigueur dès 0 heure (carburant, produits de bases, etc).
Les 12 prochains mois seront durs et plus difficiles que l’année qui vient de s’achever. Le gouvernement va devoir faire ses preuves et justifier les mesures qui seront prises dans le cadre de la loi de Finances 2018 et prouver que c’était nécessaire pour booster le pouvoir d’achat.
F.K