Le soutien à l’économie nationale et aux investissements figurent parmi les principales missions de la Caisse de Dépôts et de Consignations (CDC). D’ailleurs, l’institution l’a rappelé à maintes reprises dans son rapport d’activités pour l’année 2017. L’objectif de la CDC est aussi de dynamiser le marché financier à travers des prises de participation, des placements garantis par l’État et différentes catégories de bons de trésors. Outre les performances enregistrées en 2017, la Caisse avait également préparé un programme ambitieux pour l’année 2018 qui va bientôt s’achever, et ce dans le cadre d’un plan stratégique 2018-2020.
Il faut dire que 2017 était une année performante pour la CDC. De fait, ses revenus arrêtés au 31/12/2017 ont atteint les 361 809 366 TND, ce qui représente une hausse de 18 points par rapport à 2016. Cependant, les résultats nets ont accusé une légère baisse en 2017 par rapport à 2016 : – 8 points, soient 54 852 753 TND.
Au niveau de ses ressources, la CDC a enregistré des dépôts équivalant à 4971,4 MDT au 31/12/2017. Les consignations ont atteint les 807 MDT. On compte 261,7 MDT pour les réserves et les résultats, 50 MDT pour les fonds de dotation, 16,9 MDT pour la ligne BIRD / Banque Mondiale, 10,1 MDT pour la dotation budgétaire (SICAR) et 10 MDT sous forme d’emprunts obligataires.
Les grands projets d’infrastructure auxquels la CDC a contribué
La création d’un groupe de réflexion avec le ministère des Technologies de la communication et de l’économie numérique figure parmi les réalisations notables de la CDC en 2017. Lancé en janvier 2017, ce groupe a été chargé de donner une vision d’organisation sur le secteur des TIC. Le travail est mené en partenariat avec la BPiFrance, l’agence française de Développement et le Groupe des Caisses de Dépôts français. D’ailleurs, ce dernier a signé un partenariat avec la CDC en juin 2017. Dans ce cadre, la CDC a été chargée de s’occuper du volet financier du Start-up Act qui, rappelons-le, constitue un texte qui a été très salué par les professionnels des TIC.
L’autre grand projet sur lequel la CDC s’est penchée est celui du port d’Enfidha. Le 30 octobre 2017, la commission de surveillance de la CDC a donné son accord de principe pour participer à la gestion du port en collaboration avec l’Office de la Marine Marchande et des Ports (OMMP). Le port, à titre d’information, devrait disposer d’une infrastructure portuaire moderne qui lui permettra d’accueillir des navires avec une charge de 18 000 conteneurs de 17 mètres. Ainsi, le projet va contribuer à développer le potentiel industrialo-portuaire de la Tunisie, mais pas que : il permettra aussi de résoudre le problème de la saturation des ports de Radès, de Bizerte, de Sousse et de Sfax.
D’autre part, la CDC a travaillé sur le secteur bancaire en 2017, notamment sur le concept du micro-crédit. En plus de la création de l’Autorité de Contrôle des micro-crédits par le gouvernement, la CDC va intervenir, dans ce cadre, au niveau financier par le biais du refinancement. Pour ce faire, elle a souscrit au capital de Zitouna Tamkeen. Elle a également participé à la création de la nouvelle banque Wifak International Bank (WIB) en mai 2017 . Le but est d’appuyer le développement des filières économiques à l’instar du secteur laitier et forestier.
Toujours sur le plan financier, la CDC est intervenue dans les projets moyens à travers le soutien aux fonds d’investissement. De fait, elle s’est investie dans les fonds dédiés, à l’instar du Tunisia Aquaculture Fund qui a été lancé le 10 mars 2017 par SAGES Capital, l’Arab Authority for Agriculture Investiment & Devleoppement et la STB.
Un engagement social fort
Par ailleurs, la CDC a été très engagée sur le plan social et environnemental dans l’objectif de venir en aide aux populations démunies. La Caisse, rappelons-le, est membre fondateur de la Med Confederation qui a été créée avec son partenaire espagnol, La Caixa. La Caisse a aussi pris part au programme INCORPORA, lancé depuis 2006. Celui-ci a permis d’insérer 130 000 personnes, vivant dans la précarité, dans le marché du travail.
Ce programme, soulignons-le, a fait l’objet d’un accord signé par la CDC et l’Organisation Internationale de la Migration (OIM) à Barcelone, le 24 décembre 2017. INCORPORA a été lancé en Tunisie le 18 octobre 2017. Sur le plan international, la CDC a participé au grand forum des caisses de dépôts du 22 septembre 2017, en présence de plusieurs caisses mondiales. C’était l’occasion pour la Caisse de réitérer ses engagements, notamment en ce qui concerne l’appui à l’écologie. C’était, d’ailleurs, l’occasion de signer la Déclaration de Rome pour l’appui à la transition énergétique.
Pour 2018, la CDC a continué sur la même voie. La Caisse s’est engagée dans de nouveaux fonds dédiés à l’infrastructure en Afrique portés par des bailleurs de fonds internationaux à l’exemple de la Banque Islamique de Développement, l’African Infrastructure Islamic Finance Found (AIIFF), Hanon et Arkam. L’objectif était de soutenir une croissance économique durable en Afrique et, bien entendu, en Tunisie. La participation de la CDC à ce fonds permettra de repositionner la Tunisie en tant que pays prioritaire pour l’intervention de ces fonds.
La Caisse a également participé à la création d’un fonds dédié à l’énergie renouvelable, à travers lequel elle souhaite soutenir la transition énergétique et écologique en Tunisie, conformément à l’accord de Paris (COP21). Elle s’est également investie dans la création d’une ligne de crédit pour assurer le financement des études de faisabilité des projets lancés dans le cadre d’un PPP (partenariat public-privé).
2018-2020 : un engagement fort auprès des PME et des start-up
Par ailleurs, dans le cadre de son plan stratégique 2018-2020, la CDC a pris en compte les données de la conjoncture actuelle de la Tunisie, marquée par un taux de chômage élevé, par une disparité régionale en matière de lancement de grands projets, des difficultés des finances publiques et un déficit énergétique important. Investir est le mot d’ordre affiché par la CDC afin de résoudre ces problématiques.
Dans ce cadre, elle s’est engagée à soutenir les transitions majeures du pays : énergétique et numérique, et ce par le biais du montage et/ou la prise de participation dans de grands projets publics et privés. Cela passera également par le financement indirect des PME et des start-up, ainsi que par la mise sur le marché de mécanismes dédiés.
Dans ce même contexte, la CDC va s’investir afin de devenir une locomotive pour initier les premiers projets PPP, quel que soit le secteur. La priorité sera donnée aux projets qui auront un impact positif sur le développement régional et qui boosteront les exportations. Il s’agit également de parvenir à attirer des bailleurs de fonds.
Pas seulement : la CDC, dans le cadre de son plan stratégique 2018-2020, va mettre l’accent sur le financement des PME porteuses de compétitivités et créatrices d’emplois durables. Pour ce faire, elle leur permettra d’accéder plus facilement aux financements.
Toujours pour la période 2018-2020, la Caisse veut devenir un acteur institutionnel de confiance afin de stimuler le marché financier primaire et secondaire, et ce dans l’objectif d’attirer des investisseurs institutionnels et privés pour consolider la capitalisation boursière. Elle va aussi appuyer les réformes qui visent à accroître l’attractivité du marché financier et à consolider son rôle de levier de l’investissement dans l’économie nationale.