La Tunisie, comme de nombreux pays du bassin méditerranéen, est confrontée à une crise de l’eau sans précédent. Pour faire face à cette situation, les autorités ont mis en place un plan d’urgence qui repose en grande partie sur le développement des infrastructures de dessalement.
Inaugurée récemment à Sfax, la nouvelle usine de dessalement vient s’ajouter à celles déjà opérationnelles à Djerba, Zarat et Sousse. Ces installations, d’une capacité de production cumulée de plusieurs centaines de milliers de mètres cubes par jour, sont appelées à jouer un rôle crucial dans l’approvisionnement en eau potable de plusieurs régions du pays.
« La bonne interaction en réponse au changement climatique ne réside pas seulement dans les projets de dessalement de l’eau de mer », a souligné le ministre de l’Agriculture, des Ressources hydrauliques et de la Pêche, Abdelmonem Belati. En effet, parallèlement à ces grands projets, le gouvernement s’attache à renforcer les réserves en eau douce en construisant de nouveaux barrages et en réhabilitant ceux existants.
Mais le dessalement, bien qu’essentiel, n’est pas sans poser de défis. Cette technologie, énergivore et coûteuse, nécessite d’importants investissements et soulève des questions environnementales liées à la gestion des rejets salins. C’est pourquoi le gouvernement tunisien envisage de coupler le développement des usines de dessalement avec celui des énergies renouvelables, afin de réduire l’empreinte carbone de ces installations et de maîtriser les coûts de production.
Le projet « pont énergétique » : une opportunité pour l’avenir ?
Le projet de ligne électrique sous-marine reliant la Tunisie à l’Italie ouvre de nouvelles perspectives pour le pays. En effet, cette interconnexion énergétique pourrait permettre à la Tunisie de bénéficier d’un approvisionnement en électricité plus stable et moins cher, ce qui serait un atout majeur pour le développement de ses industries, notamment celles liées au dessalement.
« Il s’agit d’une grande opportunité pour permettre à la Tunisie, qui souffre d’une pénurie chronique de ressources en eau, de développer des usines de dessalement pour traiter les eaux à haute salinité », estime un expert.
Si le dessalement apparaît aujourd’hui comme une solution incontournable pour faire face à la crise de l’eau en Tunisie, il est essentiel de mener une réflexion approfondie sur les impacts environnementaux et socio-économiques de cette technologie, afin de garantir un développement durable et équitable.