Un défi à relever

Le ministère de l’Equipement et de l’Habitat s’est assigné un objectif peu commun : faire construire et trouver un financement approprié pour réaliser 30.000 logements sociaux en deux ans maximum.

Il y a d’abord quelques réflexions que l’on peut s’autoriser à faire : il serait plus judicieux de favoriser d’abord la création d’emplois, améliorer les revenus des familles et consolider la situation sociale des personnes vivant dans la précarité avant de leur construire des logements qu’ils devront payer un jour ou l’autre, outre le fait que l’entretien d’un logement coûte cher en plus il risque de se dégrader rapidement.

Il y a là une question de priorités à établir, de logique et de rationalité à respecter mais aussi d’allocation judicieuse de ressources financières rares mais disponibles à affecter à tel ou tel programme.

Il y a lieu également de distinguer ce programme de construction de logements sociaux d’un autre projet encore plus délicat à mener à bien, même si l’initiative est tout à fait justifiée, louable et part d’un principe moral : contribuer à la dignité des plus démunis à travers un logement décent.

C’est celui de l’éradication des logements rudimentaires révélés lors des chutes de neige de cet hiver dont l’inventaire est en cours par la construction de 10.000 nouveaux logements. En effet, il s’agit là d’un habitat dispersé à financer, soit en totalité soit à raison de 50% par l’Etat, en raison de l’absence de ressources de la part des bénéficiaires : handicapés, personnes âgées…

Les défis de ce programme sont multiples car le programme est grandiose. Trouver des terrains vastes et presque gratuits dans plusieurs dizaines de délégations à travers les 24 gouvernorats de la République, faire les lotissements et réaliser les infrastructures de base en un temps record aux frais de l’Etat. Le recours aux Domaines de l’Etat et aux agences et sociétés étatiques est incontournable vu les compétences humaines et l’expérience capitalisées depuis des décennies : AFA, SNIT, SPROLS, ARRU STEG, Sonède, ONAS. Il faut aussi raccorder ces nouveaux quartiers aux réseaux existants : routes, assainissement, alimentation en eau potable et électricité, télécoms.

Il est impératif également de concevoir les nouveaux quartiers comme des villes et les doter de tous les équipements socio-collectifs nécessaires : école, mairie, police, poste, commerces,… cela a impliqué également au niveau national, mais aussi au niveau régional par la suite, la mise en place d’une structure à la fois administrative et technique pour assurer la supervision de cet immense projet.

Il s’agit d’une Direction générale avec plusieurs divisions pour gérer l’ensemble du projet dans toutes ses étapes : elle comporte 40 cadres dont des ingénieurs, architectes et urbanistes, des financiers et des techniciens supérieurs. Un outil informatique perfectionné et efficace ne sera pas de trop pour assurer le suivi du programme.

Il a fallu faire des choix stratégiques pour la réussite d’un tel projet : compte tenu des contraintes techniques et financières outre l’impératif des délais.

D’abord l’option appel d’offres international et le choix de la préfabrication industrielle qui selon les promoteurs sont des gages pour mieux maitriser les prix, raccourcir les délais de réalisation et mener à bien l’ensemble du programme.

La superficie du logement retenue sera de 50 mètres carrés couverts et son prix unitaire, selon le ministère de l’Equipement et de l’Habitat ne devrait pas dépasser 35.000DT, ce qui est un défi en soi. Tout cela implique que le logement  sera extensible par auto-construction par la suite en raison de l’exiguité de logement initial et en fonction de l’amélioration des revenus des bénéficiaires et de l’agrandissement de la famille en ajoutant une ou deux chambres.

Il s’agit en fait de permettre l’accès de la propriété du logement à ceux qui en étaient exclus jusqu’ici, c’est-à-dire ceux qui gagnent moins de deux fois le SMIG.

Le Ministère dispose au titre de la loi de Finances complémentaire 2012 d’un montant de crédit de 100MDT pour financer les infrastructures et les premiers travaux.   Le coût total du programme devrait s’élever à 1400MD pour des logements clés en main.

Les promoteurs immobiliers et les entreprises de bâtiment tunisiens devraient trouver une bonne place dans ce projet, soit sous forme de sous-traitance soit sous forme d’attribution de petits projets clés en mains, dispersés et répartis dans certaines délégations.

La dynamisation des industries de matériaux de construction ainsi que celle des économies régionales et du marché de l’emploi pendant 2, 3 ou même 4 ans ne sont pas les moindres avantages de ce projet. Un des premiers projets de construction de logements sociaux est celui d’El Fejja, gouvernorat de la Manouba en raison de la disponibilité des terrains et de son “jumelage” avec la zone industrielle du parc aéronautique en expansion rapide. Il s’agit de 240 ha dont 30 ha ont été déjà viabilisés pour la construction de logements sociaux.

Il y a aussi les facilités de paiement à accorder aux bénéficiaires avec trois ans de délais de grâce, le remboursement des crédits se faisant sur 25 ans sans intérêts. Ce qui n’exclut pas la prise en charge par l’Etat de 50% du coût du logement si l’examen du dossier du bénéficiaire le justifie, selon des normes objectives préalablement établies.

La transparence du système sera la condition d’une bonne gouvernance financière et technique du programme.

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Diar Qatari : du tourisme de luxe  à Tozeur

Le projet touristique Diar Qatari promet d’être grandiose par ses multiples dimensions. Un investissement global de l’ordre de 100MD, une superficie totale de 340 ha, un hôtel de 5 étoiles de luxe, des parcs naturels, une centaine de villas de luxe, un centre de shopping, plusieurs établissements de remise en forme, etc.

Le promoteur est le groupe “Diar Qatari pour l’investissement foncier”. Un fonds souverain implanté dans 20 pays qui a choisi d’investir dans le tourisme saharien et d’être en harmonie avec le style architectural du pays. Même si la première pierre a été posée, les études techniques ne seront pas achevées avant la fin de l’année.

40 ha ont été acquis auprès des Domaines de l’Etat à raison de 15D le mètre carré et 300 ha loués à long terme à un prix symbolique. Le site se trouve entre Tozeur et Nefta, tout près du chott El Djérid.

Le promoteur a décidé de lancer un appel d’offres international et de faire confiance à une entreprise solide pour respecter les normes de qualité du cahier de charges et les délais de réalisation. Plusieurs agences sont en cours de création pour la formation du personnel selon des normes internationales.

L’impact sur le tourisme saharien est prometteur avec des retombées certaines sur l’emploi, direct et indirect et la dynamisation de l’économie régionale.

 

Où en est la modernisation de la flotte de TUNISAIR ?

Au moment où TUNISAIR reçoit son 3ème avion Airbus A320 flambant neuf, on pourrait se demander où en est la réalisation du plan de modernisation de sa flotte. En effet, la flotte de TUNISAIR ayant vieilli d’une part et étant composée de plusieurs Boeing et Airbus d’autre part, cela posait plusieurs problèmes, entre autres la formation des pilotes, l’excès de consommation de kérosène, la complexité et la lourdeur de la maintenance technique et donc les préoccupations d’économie d’énergie et de standardisation de la flotte.

Par ailleurs, il y a également l’objectif de promouvoir l’implantation et l’expansion d’un véritable parc industriel aéronautique à Mghira, d’où la conclusion d’une convention entre l’Etat tunisien et Aérolia filiale d’Airbus d’une part et entre TUNISAIR et Airbus d’autre part, en avril 2008, pour l’acquisition de 16 avions Airbus.

L’implantation en Tunisie d’Aérolia avec plusieurs sous-traitants a pour objectif, la fabrication de composants-avions moyennant des investissements conséquents. C’est ainsi que 120MD ont été investis dans le parc industriel de Mghira pour créer à terme (horizon 2015) 1500 emplois. 450 personnes travaillent actuellement depuis 2009, date d’inauguration de l’usine. TUNISAIR devrait réformer en 2015 les trois gros porteurs de sa flotte actuelle, 3 Airbus A 300/600 qui ont largement dépassé les 20 ans d’exploitation.

C’est fin 2017 que TUNISAIR aura réceptionné tous les avions relatifs à la rénovation de sa flotte. Celle-ci comporte 10 Airbus 320, 3 de type A330 et 3 autres de type A350. Le contrat global représente un investissements de 2 milliards de dinars échelonné sur 8 ans.

Les nouveaux avions A330 et A350 sont destinés à desservir les long-courriers comme New-York, Montreal et l’Asie du Sud-Est. A remarquer que la flotte TUNISAIR comporte encore 11 Boeing en cours d’exploitation.

Baptisé Aziza Othmana, l’Airbus A320 reçu le 16 juillet compte 162 sièges dont 32 en classe affaires. Ses principales caractéristiques sont des réacteurs moins brouillants, économiques en carburant avec une souplesse de pilotage. Les passagers bénéficieront de plus de sécurité et de confort. Son coût d’acquisition est de 60MDT. C’est l’avion le plus vendu au monde : 5000 exemplaires

Il faut dire que certains composants ont été fabriqués à Mghira dans la nouvelle usine d’Aérolia. Le financement de l’achat de l’Airbus 320 a été fait par un emprunt obligataire garanti par la BNA

 

Le Qatar finance plusieurs projets

Parmi les sept accords signés entre le Qatar et la Tunisie lors de la récente visite du prince héritier à Tunis trois projets économiques revêtent un caractère stratégique et auront un impact positif sur les économies régionales sinon nationales.

Il y a d’abord l’investissement de 4,8 milliards de dinars pour la construction de la raffinerie de pétrole de la Skhira qui aura une capacité de 150.000 barils/jour.

Ce projet qui traîne dans les cartons depuis des années ne manquera pas d’avoir un impact salutaire sur l’économie et le marché de l’emploi dans la région.

A remarquer que le tiers du pétrole raffiné sera destiné au marché local et les 2/3 à l’exportation. L’approvisionnement sera assuré par la Libye essentiellement.

3 milliards de dinars seront consacrés à l’équipement et à l’exploitation de la mine de Sra Ouertène de phosphates. Les prix des phosphates sur le marché mondial sont très avantageux pour les exportations tunisiennes, tandis que l’enrichissement du produit est une source d’industrialisation, donc de valeur ajoutée et de création d’emplois pour la région du Nord Ouest.

Il y a également le projet touristique et immobilier de Diar Qatari à Tozeur, fondamental pour l’envol du tourisme saharien de luxe.

Ridha Lahmar

 

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