30% des femmes sont classées comme obèses

 

Les dernières données statistiques rendues publiques par l’Institut National de Nutrition et Technologie Alimentaire (INNTA) révèlent une tendance préoccupante dans le paysage sanitaire tunisien : une augmentation significative du nombre de personnes touchées par des maladies chroniques, en particulier le diabète, au cours des huit dernières années. Cette hausse alarmante a attiré l’attention des autorités sanitaires et des experts, soulignant l’urgence d’une réponse concertée pour inverser cette tendance inquiétante.

Selon les chiffres rapportés, le taux de diabète chez les Tunisiens est passé de 15,5% en 2016 à 20,5% en 2024, représentant une augmentation de près de 5%. Ces statistiques ont été qualifiées de « préoccupantes » par le Dr. Shiraz El Baji, responsable du département de formation et d’information de l’INNTA, qui a mis en lumière la gravité de la situation. En plus du diabète, d’autres maladies chroniques telles que l’hypertension artérielle, le cholestérol élevé, l’obésité et les problèmes de nutrition connaissent également une augmentation inquiétante.
L’hypertension artérielle touche près de 30% des femmes tunisiennes et 28% des hommes, tandis que le pourcentage de personnes atteintes de cholestérol élevé est de 41% chez les femmes et 43% chez les hommes. L’obésité est également une préoccupation majeure, affectant 75% des femmes et 30% d’entre elles sont classées comme obèses.
Cette situation alarmante est le résultat de plusieurs facteurs contributifs, notamment une alimentation déséquilibrée, le manque d’exercice physique, le tabagisme et l’abandon des habitudes alimentaires traditionnelles tunisiennes. En effet, de plus en plus de Tunisiens optent pour une alimentation riche en sucres, en sel et en graisses saturées, au détriment des aliments naturels et équilibrés tels que les légumes, les légumineuses et les poissons.
Face à cette situation, Dr. El Baji met en garde contre la consommation excessive d’aliments transformés contenant des graisses saturées et hydrogénées, soulignant les risques graves pour la santé, y compris le cancer, associés à ces substances. Elle aussi rappelé que l’Organisation mondiale de la santé (OMS) recommande une limite de moins de 1% d’huiles hydrogénées par jour et de moins de 10% de graisses saturées par jour.
Dans ce même cadre, Dr. Shiraz El Baji a indiqué que face à cette crise croissante de santé publique, il est impératif d’adopter des mesures préventives et correctives urgentes. Des campagnes de sensibilisation doivent être menées pour informer et éduquer la population sur les risques liés à une alimentation déséquilibrée et encourager l’adoption de modes de vie sains. Il est également nécessaire de promouvoir une alimentation traditionnelle tunisienne, riche en nutriments et en éléments bénéfiques pour la santé.
“La lutte contre les maladies chroniques en Tunisie exige une approche multidimensionnelle et une collaboration étroite entre les autorités sanitaires, les professionnels de la santé, les institutions gouvernementales et la société civile. En adoptant des mesures efficaces de prévention et de sensibilisation, il est possible d’inverser la tendance et de garantir un avenir plus sain pour la population tunisienne”, a-t-elle encore précisé.

M.BB

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