Tous les moyens sont permis, ou presque, pour célébrer la fête de l’Indépendance du 20 mars 1956. Un gigantesque drapeau tunisien, d’une longueur de 60 mètres, ornera le rond point situé devant le siège du ministère des Affaires Étrangères à partir de ce 20 mars 2017.
Cette réalisation aura coûté la bagatelle de 300 000 dinars et il a fallu recourir à nos amis turques pour le concevoir et le réaliser.
Il semble qu’on ne peut plus rien faire sans le savoir-faire de nos amis turques.
Il semble, aussi que nous n’avons plus d’usines ni de mains qualifiées pour réaliser ce vœu d’on ne sait qui. Ne fallait-il pas consacrer cette somme pour venir en aide aux artisans qui crèvent faute de moyens et de marché? Ne fallait-il pas, s’agissant du drapeau national, qu’il soit fabriqué par des artisans tunisiens, et il y en beaucoup, qui l’auraient confectionné avec fierté, pour moins que ça ?
Cela n’a certainement pas quelque chose à voir avec le renforcement des relations tuniso-turques.
La Tunisie, en ces temps de crise, a besoin de véritables projets, d’emplois pour ses diplômés chômeurs et, surtout, d’une bonne gouvernance. Notre drapeau nous est cher, très cher même, au même titre que notre Tunisie. Pour célébrer l’indépendance de notre pays, nous n’avons besoin que de raviver le sentiment d’appartenance à la Tunisie, de renforcer sa souveraineté et de s’investir pour son essor.
Rien n’est trop cher pour la Tunisie et son drapeau, mais il faut savoir raison garder.
M.F.K