Ce qui frappe d’emblée quand on entre dans le 32 bis, le cadre. Une ancienne administration de la marque néerlandaise Phillips dont vous pourrez (re)trouver les vestiges sur la façade via une enseigne ainsi qu’une mosaïque du même logo au sol dès l’entrée.
Le ton est donné : atypique.
Se réapproprier artistiquement le centre-ville
Concrètement, le 32bis se veut une sorte de sanctuaire favorisant la valorisation de « l’art urbain ». Les frémissements sur le marché des arts d’artistes comme Bansky indiquent clairement que l’art urbain est en train d’acquérir ses lettres de noblesse.
Comme de nombreux autres espaces qui ont éclos après la révolution (Debbo 52, café-théâtre Le Mondial…), la culture continue donc sa Révolution, culturelle celle-ci.
Qui sont-ils ?
Les deux collaborateurs à l’initiative de ce projet, Yosr Ben Ammar et Mehdi Ben Cheikh se sont déjà fait les dents sur ce qui serait le premier musée à ciel ouvert au monde : Djerbahood.
Le temps d’un été, la Galerie Itinerrance avait invité une centaine d’artistes du monde du Street Art. Après la Tour Paris 13, réhabilitée par les œuvres d’artistes venus du monde entier, c’est au tour d’Erriadh d’arborer les couleurs de cet art, sous le projet Djerbahood. Un artiste, une semaine, une œuvre de Street Art. Valoriser un espace sans en abîmer l’authenticité. Susciter l’évolution du regard au travers du prisme esthétique. Une mise en valeur qui, en ces temps tourmentés, ne peut être que positive. Ce nouveau projet initié par Mehdi Ben Cheikh de la Galerie Itinerrance (Paris) a pris ainsi forme : créer un musée à ciel ouvert dans le village d’Erriadh à Djerba avec une centaine de street artistes venus des quatre coins du monde.
Pendant les mois de juillet et août, les artistes se sont relayés à Erriadh à raison d’une semaine chacun, pour peindre une œuvre de leur choix dans le village, en s’engageant à respecter l’authenticité de l’environnement local. Armés de leurs bombes et de leurs pinceaux, ils avaient métamorphosé le calme village en un musée à ciel ouvert.
Ce parcours de murs peints constitue un véritable musée à ciel ouvert, sans équivalent dans le monde ! Si cette initiative artistique visait à offrir une nouvelle dynamique, basée sur l’ouverture ainsi que l’échange, elle permettait surtout aux visiteurs de l’île de découvrir un bijou du patrimoine tunisien de façon atypique.
Dans le prolongement de Djerbahood donc…
Certains des artistes présents à Dejerbahood ont répondu présent pour l’expo inaugurale du lieu : Urban project. Vous pourrez ainsi scruter les œuvres de Btoy qui présentent la particularité de retravailler d’anciennes photos avec une colorisation à la fois moderne mais également vintage via une palette intéressante de tons sépia. Autre artiste intéressant à découvrir DaBro via son travail sur la réactualisation de personnages portant des tenues traditionnelles tunisiennes. Ses touches de couleur posées délicatement ici et là vous subjugueront.
Un autre artiste que nous vous suggérons : Wise2. Sa réactualisation anguleuse formellement, mais avec des couleurs chaudes, des codes de l’art tribal est l’une des belles surprises de cette expo.
D’autres artistes dont « El Seed » sont accrochés au mur de ce lieu insolite. Sachez que l’expo se poursuit jusqu’au 4 juillet. Allez-y, cela vaut le détour.