37ᵉ édition des Journées de l’Entreprise: Mongi Boughzala dissèque les subtilités de l’économie informelle

Dans un monde dans lequel les nuances se perdent souvent dans le débat public, le Professeur Boughzala a entrepris de dissiper les ambiguïtés, offrant une vision éclairée des tenants et aboutissants de cette réalité économique complexe.

Lors de la 37ᵉ édition des Journées de l’Entreprise qui se tient cette année du 07 au 09 décembre à Sousse sous le thème “L’Entreprise et l’Informalité : Inégalités et Solutions en Suspens”, l’économiste et ancien doyen de la Faculté des Sciences Économiques et de Gestion de Tunis (Fsegt), Mongi Boughzala, a jeté une lumière éclairante sur l’épineuse question de l’économie informelle.

Son intervention, riche en analyses pertinentes, a offert une compréhension approfondie des concepts entrelacés de l’économie informelle, du secteur informel et de l’emploi informel. Dans un monde où les frontières entre légalité et illégalité économiques semblent parfois floues, les insights du Professeur Boughzala ont apporté une clarté bien nécessaire.

Démystifier l’économie informelle

Dans une vidéo projetée, le Professeur Boughzala a amorcé son intervention en décomposant ces notions complexes. L’économie informelle, a-t-il expliqué, se compose du secteur informel et de l’emploi informel. Ce qui les unit est le non-respect des normes et régulations en vigueur, notamment en ce qui concerne la fiscalité, la sécurité sociale, le Code du travail, l’hygiène, les conditions de travail et la sécurité.

Il a souligné que l’économie informelle ne se limite pas aux activités illégales telles que le trafic de drogues ou le commerce d’êtres humains. Au contraire, elle englobe des activités légales qui ne respectent pas les normes établies.

Reconnaissant le manque crucial de données précises sur l’économie informelle en Tunisie, Mongi Boughzala a néanmoins cité une enquête de 2019/2020 réalisée par l’Institut national de la statistique (INS). Cette enquête a révélé qu’environ 48% des emplois en Tunisie sont considérés comme informels. Cette estimation, bien que basée sur des données partielles, met en évidence l’ampleur significative de cette question.

Il a également souligné la complexité de définir l’informel sur le plan statistique, mettant en avant la dichotomie entre l’utilisation de la patente et la tenue d’une comptabilité comme indicateurs.

Vers une fiscalité universelle ?

Le Professeur Boughzala a plaidé pour une approche nuancée envers les différents acteurs de l’économie informelle. Il a identifié trois catégories distinctes : les riches, souvent pratiquant l’évasion fiscale, les acteurs intermédiaires, capables de contribuer fiscalement, et la majorité des individus défavorisés, nécessitant une approche de développement plutôt que de taxation.

Avant de conclure, Mongi Boughzala a suggéré une transition graduelle vers une fiscalité universelle, encourageant les acteurs les plus aisés à contribuer davantage, tout en mettant l’accent sur le développement des plus démunis.

Notons qu’à travers cette intervention, le professeur Boughzala a ainsi appelé à une compréhension nuancée et à des stratégies adaptées pour aborder cette réalité complexe et en constante évolution, laissant place à des réflexions approfondies sur les défis et opportunités inhérents à cette sphère économique souvent méconnue.

M.BB

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