Dans une déclaration à Realites Online, l’expert dans le domaine des eaux, Mohamed Saleh Glaïed a indiqué que la situation hydrique en Tunisie et très critique.
L’ancien chef d’arrondissement chargé de l’eau potable et de l’irrigation a fait savoir également que la situation dans les années à venir sera plus compliquée attendu que tous les indices parlent d’un stress hydrique aigu qui marquera toute la région de Sud de la Méditerranée dont notamment notre pays.
En réaction aux chiffres inquiétants divulgués aujourd’hui par l’Observatoire national de l’agriculture (ONA), M. Glaïd a tiré la sonnette d’alarme tout en exhortant les autorités publiques à adopter, dans l’urgence, une stratégie globale pour surmonter cette crise de grande envergure dont les retombés risqueraient d’être catastrophiques sur la paix sociale.
En effet, d’après l’ONA, les réserves des barrages en eau sont estimées à 876 millions de m3 avec un taux de remplissage ne dépassant pas, à la date de 29 juillet, 38%.
Faire face à la crise…
Comment faire face à cette situation dangereuse ? M. Glaïed n’y est pas allé par quatre chemins. Pour lui, notre salut réside dans la rationalisation de l’utilisation de l’eau, mais aussi dans la cohabitation avec les changements climatiques que notre pays est en train de subir et qui auront des grandes répercussions sur nos réserves en eaux.
L’expert a déploré la nonchalance des pouvoirs publics qui n’ont pas fait montre du sérieux face à ce dossier brulant et vital durant les dix dernières années. Ce qui nous a fait perdre énormément de temps en matière de maintenance des équipements en place ou d’édification d’autres établissements et dispositifs de gestions des eaux.
Le renouvellement des canaux de distribution qui datent de plus de 30 ans et qui sont à l’origine de gaspillage d’énormes quantités d’eau figure également en tête des recommandations.
Marchandisation de l’eau !
Sur un autre plan, notre interlocuteur n’a pas manqué l’occasion pour tirer à boulets rouges sur tous ceux qui remettent en cause la théorie de stress hydrique en Tunisie : “C’est du n’importe quoi”, insiste l’expert. Et d’ajouter : “Seuls les chiffres comptent. El ces derniers montrent clairement que la situation est très grave”.
Faut-il signaler que des voix se sont élevées dernièrement pour remettre en question les chiffres avancés par les autorités en matière des ressources hydriques. D’ailleurs, on parle aujourd’hui de la marchandisation de l’eau. En effet, cette “phobie” de stress hydrique selon les dires de certains experts s’inscrit dans le cadre d’une campagne orchestrée dont le seul objectif est de transformer l’eau en marchandise. Ce produit vital obéira désormais à la loi de l’offre et la demande et pourra ainsi être touché par le phénomène de la spéculation, avancent les adeptes de cette théorie. Chose qui a été rejetée catégoriquement par notre expert qui n’a pas caché son inquiétude quant à la dégradation de la situation vu la gouvernance de cette crise qui reste toujours en deçà des attentes, en dépit des efforts déployés. “On va peiner à partir de 2030”, accentue Mohamed Salah Glaïed.