41e édition du Tunis Medina Festival : ouverture en musique soufie

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La 41e édition du Tunis Medina Festival a débuté hier soir dans une ambiance empreinte de spiritualité et de ferveur culturelle. Le coup d’envoi a été donné avec un spectacle soufi de la compagnie Aissaouia de La Marsa, marquant le début d’un voyage artistique qui se poursuivra jusqu’au 28 mars. La soirée d’ouverture a vu une procession spirituelle partir de la mosquée Hamouda Pacha, traversant les rues historiques de Sidi Ben Arous et Pacha, avant de s’achever à Dar al Asram. Accompagnée par des dizaines de passionnés de musique soufie, la Kharja al Issawiya, une tradition ancestrale mêlant chants religieux et mémoire collective, a captivé les passants et les amateurs de café, créant une atmosphère envoûtante.
À Dar al Asram, le spectacle s’est poursuivi avec des hymnes emblématiques de l’héritage soufi interprétés par le groupe dirigé par Cheikh Jalal Mimouni. Ce moment a rappelé l’importance de préserver et de promouvoir le patrimoine musical tunisien, l’une des missions centrales du festival.
Le programme de la 41e édition
Cette année, le festival propose 28 spectacles répartis dans des lieux historiques emblématiques de la médina, tels que Dar al Asram, le club culturel Tahar Haddad, l’école Bir Al Ahjar, le théâtre municipal et le complexe Santa Croce. Ce dernier, récemment restauré grâce à un financement de plus d’un million d’euros de l’Agence italienne de coopération au développement (AICS), est un joyau architectural inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO depuis 1979. Transformé en centre des arts méditerranéens, il symbolise la diversité culturelle de la médina, qui abrite des édifices religieux catholiques, des synagogues et des mosquées, témoins d’un passé multiculturel.
Un engagement en faveur de la solidarité et des jeunes talents
Chadli Ben Younes, directeur artistique du festival, a souligné lors de la conférence de presse l’engagement à offrir des spectacles de haute qualité à des prix accessibles, tout en mettant en avant les artistes émergents. Parmi les temps forts, le spectacle de l’artiste Rouf Maher, prévu le 20 mars au Théâtre municipal, reversera ses bénéfices aux Villages d’Enfants, une association caritative soutenant les enfants sans soutien familial. De plus, le festival célébrera le centenaire du légendaire musicien Mohammed Abdel Wahab, avec un hommage rendu par l’artiste Faisal Riahi.
Le Tunis Medina Festival ne se contente pas de célébrer la musique et les arts ; il redonne vie à la médina, un espace chargé d’histoire et de symboles. Le complexe Santa Croce, dont la construction a débuté en 1833, incarne cette richesse patrimoniale. Après avoir servi d’église, puis de bureaux administratifs après l’indépendance, il a été restauré grâce à une collaboration entre la Coopération italienne, la municipalité de Tunis et l’Association pour la sauvegarde de la médina de Tunis (ASM). Aujourd’hui, il retrouve sa vocation culturelle, accueillant des événements artistiques et des initiatives communautaires.

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