4e édition du séminaire sur l’électromobilité par AMI Assurances : quels défis et quelles solutions? (Vidéo)

Vincent DELESVAUX

La 4e édition du séminaire sur l’électromobilité, organisée par AMI Assurances en partenariat avec Cabinet Touil d’expertise automobile matériel, industriel et incendie, s’est tenue le 22 octobre 2024 à Tunis. Cet événement a rassemblé des experts internationaux autour des enjeux liés aux voitures électriques et aux technologies émergentes.

Lors d’une déclaration accordée à Réalités Online, Fayçal Hedda, Directeur central et chef du pôle commercial d’AMI Assurances, a exprimé sa fierté quant à la tenue de cet événement, tout en soulignant l’importance des sujets abordés. « Nous avons eu la possibilité de discuter des nouvelles technologies de sécurité, notamment autour des clés intelligentes et de la lutte contre la fraude à l’assurance. La question de la mobilité autonome a également été centrale, car elle revêt une importance capitale pour l’avenir de la Tunisie. Nous prévoyons de travailler avec nos partenaires pour intégrer ces technologies dans les prochaines éditions et soutenir les industries locales, notamment dans le domaine des transports intra-sites industriels, » a-t-il déclaré. AMI Assurances se positionne ainsi en acteur clé dans l’innovation technologique, visant à réduire les risques tout en facilitant l’accès à ces nouvelles solutions pour le marché tunisien.

Fayçal Hedda, Directeur central et chef du pôle commercial d’AMI Assurances

Hedda a également partagé sa vision plus large de l’électromobilité en Tunisie, affirmant que l’objectif est de construire un écosystème complet autour des voitures électriques. « Nous élargissons notre approche pour inclure l’ensemble du contexte industriel, qu’il soit horizontal ou vertical. En Tunisie, bien que nous soyons encore à une phase de balbutiements, nous espérons voir un développement rapide de la voiture électrique pour qu’elle devienne accessible au consommateur tunisien. AMI Assurances s’engage à promouvoir cette vision, en renforçant la valeur ajoutée de l’économie tunisienne à travers la création et l’intégration de technologies locales. Nous aspirons à faire de la Tunisie une porte d’entrée pour l’Afrique dans ce domaine, » a-t-il ajouté.

Pour sa part, Samir Touil, expert en mécanique et en voitures électriques au BMW Group à Munich, a considéré que cette 4e édition du séminaire est l’occasion de rassembler des experts et des techniciens pour mieux appréhender l’électromobilité tant au niveau mondial qu’en Tunisie. Il compare l’électromobilité à un nouveau-né en plein développement, influencé par un écosystème élargi comprenant non seulement les constructeurs, mais aussi les experts en mécanique et les techniciens spécialisés dans les infrastructures de recharge. En effet, ce séminaire aborde non seulement les véhicules eux-mêmes, mais également les bornes de recharge, qu’elles soient rapides ou domestiques, ainsi que les technologies de recharge associées.

Samir Touil, expert en mécanique et en voitures électriques au BMW Group à Munich

S’exprimant au micro de Réalités Online, Samir Touil a également souligné l’importance de la conduite autonome, une thématique intégrée lors de cette édition. Les voitures d’aujourd’hui, qu’elles soient électriques ou thermiques, deviennent de plus en plus intelligentes, avec des avancées significatives vers des systèmes de conduite autonome. Il évoque la situation actuelle de l’électromobilité en Tunisie, où environ 170 voitures 100 % électriques circulent, tandis que le marché des hybrides et électriques combinés atteint environ 600 véhicules. Bien que l’évaluation de ce secteur progresse lentement, des mesures telles que l’exonération des taxes douanières et la réduction de la TVA dans la loi de finances 2024 pourraient accélérer cette transition. Enfin, il met en avant les opportunités offertes aux startups tunisiennes pour développer des solutions technologiques autour des bornes de recharge, contribuant ainsi à un écosystème dynamique et innovant.

Dans le même ordre d’idées, Lassaad Mrabet, Directeur Général de Helios Cars et représentant de la marque BYD en Tunisie, a souligné l’importance cruciale de mettre en lumière les avantages des voitures électriques, tout en sensibilisant le public aux bénéfices écologiques et économiques associés à l’utilisation de l’électricité. Il a fait savoir qu’actuellement, Helios Cars commercialise cinq modèles, dont trois sont entièrement électriques et deux sont des hybrides rechargeables dotés de la technologie bio-hydro-diamant. Cette innovation représente une avancée significative en matière d’hybridation, d’efficacité énergétique et de réduction de la consommation de carburant.

Lassaad Mrabet, Directeur Général de Helios Cars et représentant de la marque BYD en Tunisie

En outre, Mrabet a évoqué les prochaines étapes pour le développement des infrastructures de recharge en Tunisie. Des annonces concernant le cadre juridique et réglementaire ainsi que le tarif pour ces infrastructures seront faites la semaine prochaine. Selon lui, ces initiatives permettront d’accélérer l’adoption des voitures électriques, avec l’ambition qu’en 2024, elles deviennent accessibles à un plus large public grâce à une réduction de l’impôt sur les voitures électriques et à une baisse des prix. Il a également souligné que, d’ici 2025, une large gamme de véhicules électriques sera proposée par les concessionnaires, facilitant ainsi la transition vers une mobilité électrique durable en Tunisie.

Pour les entreprises d’assurance, la transition vers des véhicules électriques pose des défis sans précédent, notamment en matière de couverture des risques liés à ces nouvelles technologies.

Les compagnies d’assurance doivent s’adapter à un environnement en évolution rapide, où les véhicules sont non seulement plus respectueux de l’environnement, mais également dotés de technologies avancées qui modifient les dynamiques de sinistres et de réparations. Les enjeux de la fraude à l’assurance, en particulier dans le contexte du vol de véhicules électriques, ont également été abordés lors du séminaire. La fraude constitue un véritable fléau, avec des taux alarmants qui affectent la rentabilité des assureurs et, in fine, les primes des assurés honnêtes.

Firas Larbi, ingénieur en électronique et conseiller chez NTT DATA DACH en Allemagne

Dans ce contexte, Firas Larbi, ingénieur en électronique et conseiller chez NTT DATA DACH en Allemagne, a souligné lors d’une déclaration accordée à Réalités Online l’impact significatif de la fraude sur les coûts de réparation automobile, un problème qui se révèle fragile à l’échelle industrielle. Il a considéré que la fraude en assurance liée au vol de voitures constitue un phénomène particulièrement délicat, car lorsqu’un véhicule est volé, il devient impossible de procéder à une expertise pour vérifier les déclarations de l’assuré. Les seules informations disponibles reposent alors sur la documentation et les clés de la voiture.

Larbi a expliqué qu’une analyse approfondie des clés peut fournir des données précieuses, telles que la date et l’heure de la dernière utilisation du véhicule, ainsi que son kilométrage. Ces éléments peuvent aider les experts et les compagnies d’assurance à confirmer les déclarations de vol et à évaluer correctement la valeur à restituer à l’assuré. La lutte contre la fraude est essentielle, d’autant plus qu’elle représente un fléau croissant : alors qu’en Europe, la fraude atteint environ 10 %, ce chiffre grimpe à 15 % en Tunisie. Cela impose une réflexion sur la nécessité de protéger les assurés honnêtes, qui supportent le coût de ces fraudes à travers des primes d’assurance élevées.

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