Le coup d’envoi du cinquième congrès du SNJT (Syndicat National des Journalistes Tunisiens) a été donné ce samedi 19 septembre 2020 au Palais des Congrès. Un rendez-vous crucial pour un secteur qui souffre, aujourd’hui, de nombreuses difficultés et qui fait face à sa propre transition en matière de liberté. Placé sous le thème des « Droits des Journalistes, piliers de la liberté de la presse », le congrès a réuni les consœurs, les confrères, mais également des responsables syndicaux : Noureddine Taboubi, secrétaire général de l’UGTT (Union Générale Tunisienne du Travail), de Néjib Bghouri, président sortant du SNJT, ou encore de Taïeb Zahar, président de la FTDJ (Fédération Tunisienne des Directeurs de Journaux).
Noureddine Taboubi : le combat des journalistes est le combat de l’UGTT
« Il est capital de soutenir le secteur de la presse en Tunisie et d’améliorer les conditions de travail des journalistes », a déclaré le secrétaire général de l’UGTT, Noureddine Taboubi, lors de son allocution devant les journalistes et les congressistes, ajoutant que le combat des journalistes est celui de l’UGTT. La centrale syndicale, dans ce contexte, n’ira jamais à l’encontre des revendications des journalistes. Il n’a pas manqué de dénoncer les licenciements abusifs des journalistes et les entraves à la réforme du secteur. « L’UGTT et le SNJT doivent conjuguer leurs efforts afin de soutenir le secteur. Je dénonce, également, ceux qui veulent séparer l’UGTT et le SNJT », a-t-il encore ajouté.
Pour sa part, le président sortant du SNJT, Néji Bghouri, a appelé à appliquer l’accord-cadre du 9 janvier 2019. « Les gouvernements successifs ont prouvé qu’ils étaient hostiles à la liberté de la presse. Des lobbys ont réussi à amener ceux qui sont contre la presse de qualité. Il existe des tentatives de destruction du secteur au sein et en dehors du secteur », a-t-il encore lâché.
Les attentes des journalistes
L’Œil de Réalités s’est entretenu, dans ce contexte, avec plusieurs consœurs et confrères sur place. C’était le cas de Khaoula Sliti, journaliste chez Shems FM. « Le prochain bureau exécutif du SNJT doit être représentatif des différents candidats. Il ne s’agira pas d’une période facile compte tenu des pressions politiques, des lobbys et de ce qui se passe à l’ARP (Assemblée des Représentants du Peuple). Le premier défi sera d’ordre législatif. Les jeunes ont beaucoup d’attentes », a-t-elle déclaré au micro de Hajer Ben Hassen.
Pour sa part, Faten Toukabri, journaliste à la Radio Nationale, a appelé à l’emploi des journalistes diplômés de l’IPSI (Institut de Presse et des Sciences de l’Information). « Il faut améliorer les conditions des journalistes et promulguer les lois relatives à l’accès à l’information », a-t-elle précisé.
De son côté, Jamel Taibi, journaliste à La Presse, considère que le congrès doit permettre de renouveler le bureau exécutif du SNJT, mais aussi de concrétiser les attentes des journalistes (conditions de travail, situation financière, régularisation de leurs situations). « A travers ce congrès, nous espérons qu’au moins, certains acquis seront concrétisés », a-t-il ajouté.
Enfin, Refka Laabidi, journaliste à la Radio Nationale, estime le prochain bureau exécutif du SNJT aura la lourde tâche de traiter de nombreux dossiers.
- Travail journalistique : Hajer Ben Hassen
- Réalisation et montage : Riadh Sahli