5ème Forum mondial Chokri Belaid pour les arts et la culture

Hayet Ketat Guermazi, ministre des Affaires Culturelles, a présidé samedi après-midi, à la maison de la culture Chokri Belaid à Jbel Jloud, le démarrage officiel de la 5ème édition au Forum mondial Chokri Belaid pour les arts et la culture.

Initialement programmée du 29 janvier au 13 février, cette édition 2022 a démarré le 1er février à travers une programmation artistique assez variée axée sur l’art du graffiti.

Devenu, un rendez-vous d’envergure internationale, il y a deux ans, cet événement est placé cette année sous le thème « Tunisie, mille roses et une rose aux mille couleurs », une citation attribuée à feu Chokri Belaid. Il ne cessait de la répéter lors de ses interviews et apparitions dans les médias.

A l’issue de la révolution Tunisienne en 2011, Belaid prônait la défense des droits et des libertés et la cohabitation sociale dans une Tunisie en proie à la recrudescence des actes de violence.

Ce thème est assez significatif et coincide avec la pensée de Chokri Belaid et a souvent été adopté par toute personne engagée dans la défense du droit à la différence et de la pensée critique, a estimé la ministre.

Elle a rappelé que cette manifestation, baptisée au nom d’une icône dans la défense des causes humaines justes, les arts et la culture, bénéficie du soutien du ministère des Affaires culturelles. Le Forum reflète les orientations de son département dans la promotion de l’action culturelle et créative sur l’ensemble de la république, en concrétisation du droit à la culture pour tous les citoyens tunisiens notamment ceux des quartiers populaires, a encore dit la ministre.

Hayet Ketat Guermazi a souligné l’importance de l’action culturelle et créative dans la promotion de la culture de tolérance qui aiderait à l’instauration de la paix sociale et de la justice dans nos sociétés modernes.

A cette occasion, les invités ont pu suivre un spectacle de théâtre produit par la maison de la culture Chokri Belaid, d’après un texte de Raja Bedhiafi et une mise en scène de Roua Yacoubi, en plus de la prestation d’une chorale d’enfants qui ont chanté pour la patrie, l’amour et la paix.

Une pléiade de 32 artistes spécialistes dans l’art du graffiti dont des Tunisiens et des étrangers participent à cette édition qui verra l’inauguration d’une statue géante de Chokri Belaid en hommage à cette icône des droits et des libertés dans le monde.

La Statue, de 5 mètres de hauteur, est réalisée par l’artiste sculpteur Samir Gouia, avec le soutien de l’Union générale tunisienne du travail (UGTT). Elle sera placée au Centre-ville de Sfax et son inauguration est prévue le 13 février prochain.

Un graffiti géant, de 30 mètres de hauteur, sera également installé. Il est réalisé par de célèbres graphistes dont les Américains Eric Skotnes et Ryan Sarfati, le Neerlandais Eelco Van Denberg, le Britannique Mr Cenz, le Togolais Sittou Matthia, le Français Nadib Brandi et le Marocain Irami Samir. Les graphistes procèdent aussi à peindre les façades extérieures des maisons dans certains quartiers de la Capitale.

Le Forum prévoit 2 concours au profit des jeunes et les enfants du quartier jbel Jloud au terme desquels sont sélectionnées les meilleures œuvres produites par les deux tranches d’âge. Des ateliers dans l’art du graffiti sont organisés pour les étudiants des écoles des Beaux-arts.

Le Forum mondial Chokri Belaid pour les arts et la culture commémore le 9ème anniversaire de l’assassinat de Chokri Belaid (26 novembre 1964 – 6 février 2013). Cet homme politique, avocat et grand défenseur des droits de l’homme est une figure emblématique de l’opposition au lendemain de la révolution de 2011.

Il avait été assassiné par balles à la sortie de son domicile à la cité Menzeh 6, à Tunis. Un collectif de défense se charge du dossier de cet assassinat politique et l’enquête pour trouver les commanditaires est toujours en cours.

Abdelmajid Belaid, frère du défunt martyr, est le président d’honneur du Forum mondial Chokri Belaid pour les arts et la Culture qu’abrite annuellement la maison de la Culture, Jbel Jloud, a la Capitale, portant le nom du martyr qui l’a fréquentait depuis l’enfance et où il était largement actif.

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