Il y a 6 ans, jour pour jour, le 6 février 2013, Chokri Belaid, l’un des leaders incontestables de la Gauche tunisienne, a été assassiné. Un acte longuement préparé qui a plongé le pays dans un incroyable climat de tension.
6 ans après l’assassinat, la Justice n’a toujours pas pu dévoiler la vérité. Il faut dire que l’affaire a été marquée par de nombreux rebondissements et, aussi, ralentissements au niveau des procédures. Des ralentissements délibérés ? La question a le mérite d’être posée.
Ennahdha a été directement accusée d’être à l’origine de cet acte, mais le parti islamiste s’en est toujours défendu. En octobre 2018, les événements se sont accélérés : le comité de défense des martyrs a présenté des documents supposés prouver l’existence d’un appareil sécuritaire appartenant à Ennahdha, qui serait à l’origine des assassinats. Depuis cette date, un échange de critiques et de déclarations a eu lieu entre le comité et le ministère public. Le premier accuse le second de protéger Ennahdha, ce que le ministère public a formellement démenti.
Malgré les rebondissements qui ont eu lieu après le mois d’octobre dernier, on ignore encore qui se cache derrière l’assassinat de Chokri Belaïd. A son arrivée au pouvoir en 2014, le président de la République, Béji Caïd Essebsi, a promis de lever le voile sur la vérité (l’affaire Mohamed Brahmi comprise), mais 5 ans plus tard, rien n’a été fait. Le seul pas franchi par le président était son appel à l’ouverture d’une enquête sur la possible implication d’Ennahdha dans l’assassinat.
Nous attendons encore, et en attendant, que Chokri Belaid et tous les défunts de la Tunisie reposent en paix.