La Tunisie commémorera, le 5 décembre 2016, le 64ème anniversaire de l’assassinat du militant Farhat Hached, fondateur de l’UGTT. À cette occasion, un grand rassemblement a été organisé par la centrale syndicale afin de célébrer cette commémoration, dimanche 4 décembre 2016. Par la suite, une marche vers le mausolée du martyr et leader National Farhat Hachad a eu lieu.
Né le 2 février 1914, Farhat Hachad figure parmi les principaux chefs de file du mouvement national contre le protectorat français, avec d’autres figures historiques tel que Habib Bourguiba et Salah Ben Youssef.
Appartenant, dans un premier temps, aux branches socialistes, communistes et syndicalistes métropolitaines, Farhat Hachad s’en était séparé, en 1944, pour constituer un syndicat tunisien autonome, défendant l’égalité entre les travailleurs tunisiens et leurs homologues français. Il est le père fondateur de l’Union des syndicats libres du Sud de Sfax et de l’Union des Syndicats indépendants du Nord.
Fort de sa popularité et du succès de son action militante, il crée, lors d’un congrès constitutif, l’Union Générale tunisienne du travail (UGTT), le 20 janvier 1946.
Un farouche opposant à la colonisation
Très engagé dans le mouvement national impulsé par le Néo-Destour, Farhat Hachad appartenait à ceux qui avaient farouchement combattu pour l’indépendance de la Tunisie. Dans ce contexte, le rôle de l’UGTT était décisif. Les mouvements de protestation et les grèves se sont multipliés, réclamant l’indépendance du pays et l’amélioration des conditions de travail des tunisiens.
À partir de 1952, l’UGTT, cette force naissante qui a fini par étendre ses racines, était devenue quasiment la seule force d’opposition au système de protectorat. C’est en cette année-là que Habib Bourguiba avait été arrêté, avec les autres leaders du mouvement national. Un couvre-feu et l’état d’urgence ont été décrétés par les autorités françaises.
Nombreuses étaient les réunions secrètes organisées par Farhat Hachad, dans l’objectif de planifier des attaques armées contre les symboles des autorités françaises. Tant d’actions qui ont fait de lui, aux yeux de ces dernières, l’homme à abattre. Au matin du 5 décembre 1952, le militant tunisien fut assassiné à Radès, avec une balle dans la tête. Son décès a provoqué une colère générale dans toute la Tunisie, mais aussi au Caire (Égypte), à Damas (Syrie), à Beyrouth (Liban), à Casablanca (Maroc) et même à Milan (Italie).
Aujourd’hui, le doute plane encore sur les circonstances de sa mort et, notamment, sur ceux qui ont commis ce meurtre. Mais ce qui est certain, c’est que Farhat Hachad a fait partie de celles et ceux qui ont façonné l’histoire de la Tunisie du XXième siècle et qui ont payé de leur sang le prix de la liberté et de la dignité.