78e Assemblée Générale des Nations Unies: de grands absents et une ONU qui doit reprendre sa place de garante de la paix mondiale

C’est ce mardi 19 septembre 2023 que l’ouverture officielle de la 78ème session de l’Assemblée Générale des Nations Unies aura lieu à New York, aux États-Unis. C’est un rassemblement d’envergure organisé dans un contexte marqué par des rebondissements géopolitiques et des conflits sans précédents: les putschs en Afrique Subsaharienne, l’intensification de l’agression de l’Occupant Sioniste contre la Palestine, la crise migratoire, l’émergence des nouvelles puissances régionales, l’accélération des changements climatiques, l’appauvrissement des populations, ou encore la guerre entre la Russie et l’Ukraine.

Toutes ces questions vont être discutées lors des débats et des rencontres bilatérales et multilatérales. La Tunisie, bien entendu, sera de la partie, représentée par le Chef de la Diplomatie tunisienne, Nabil Ammar. Celui-ci représentera également toute l’Afrique puisque c’est la Tunisie qui préside la délégation africaine en cette Assemblée Générale.

Des absences qui en disent long sur la tension mondiale

Cette 78ème session est tout de même marquée par plusieurs absences, et non des moindres. Sur 5 membres permanents du Conseil de Sécurité de l’ONU (Organisation des Nations Unies), un seul sera représenté par son président: les États-Unis. Xi Jinping, président de la Chine, ne sera pas présent, au même titre que Vladimir Poutine qui sera représenté par son ministre des Affaires Étrangères, Serguei Lavrov – mandant d’arrêt international oblige -. Emmanuel Macron ne sera pas là non plus car il devrait recevoir le Roi Charles III. Idem pour Rishi Sunak, Chef du gouvernement Britannique qui ne sera pas de la partie à cause « d’un emploi du temps chargé ».

Ces absences témoignent des tensions qui pèsent sur les relations entre plusieurs grandes puissances, mais aussi d’un fait que plusieurs observateurs ont noté: les Nations Unies n’arrivent plus à rassembler et à atteindre une grande partie des objectifs pour lesquelles elles ont été constituées après la Seconde Guerre Mondiale, à savoir la préservation de la paix, ou encore la lutte contre la pauvreté. De plus, son système actuel est jugé, par certains, trop favorable à l’ancien ordre mondial où les États-Unis et l’Occident règnent en maîtres.

Les 17 Objectifs de Développement Durable (ODD): encore loin du compte

D’autre part, la 78ème Assemblée Générale des Nations Unies sera présidée par le représentant de la Trinité-et-Tobago, Dennis Francis. C’est lui, d’ailleurs, qui va ouvrir le bal, suivi de Joe Biden, président américain. D’autres discours seront prononcés, dont celui de Volodymir Zelensky, président ukrainien. L’ordre est défini en fonction de plusieurs paramètres, à l’instar du rang du responsable qui devrait se prononcer (Chef d’État, Chef du gouvernement, ministre…).

Parmi les dossiers chauds qui vont être discutés, figure celui des 17 Objectifs de Développement Durable (ODD). Ces derniers, pour rappel, ont été adoptés en 2015, peu avant la Conférence de Paris sur le Climat. Ils s’étalent sur la période 2015 – 2030. Selon Antonio Gueterres, Secrétaire Général de l’ONU, ces objectifs « concernent les espoirs, les rêves, les droits et les attentes des populations, et la bonne santé de notre environnement naturel ».

Soulignons, également, que les projecteurs seront braqués sur les puissances émergeantes. Dans cette optique, des réunions de haut niveau auront lieu pour discuter des priorités du développement en Afrique, en Asie et en Amérique Latine.

C’est donc une Assemblée Générale qui s’annonce périlleuse à bien des égards. Ce sont les mêmes défis qui sont pourtant discutés depuis des années, à l’exemple des changements climatiques, de la pauvreté, de la faim, des guerres. ..Cette année, les Nations Unies doivent reprendre leur place de garantes de la paix et de la cohésion mondiales. C’est un rôle qu’elle a beaucoup de mal à assumer compte tenu des rivalités qui sévissent les relations internationales, entraînant le monde dans des luttes de pouvoirs inédites, parfois sanglantes.

F. K

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