Le porte parole de l’armée libyenne n’avait pas tout à fait tort
On ne sait plus pourquoi à chaque fois que la Banque centrale doit intervenir pour expliquer, éclairer, confirmer ou démentir, elle répond par un silence de morts.
Un colonel libyen, porte parole de l’armée de ce pays voisin a révélé récemment que le Qatar est impliqué directement dans des réseaux terroristes en Libye en utilisant le sol tunisien pour fomenter des troubles dans la région.
Le porte parole de l’armée libyenne est allé jusqu’à nommer un colonel qatari, Salem Jarboui, attaché militaire dans les cinq pays maghrébins mais avec résidence à Tunis, qui, selon lui, disposait de plusieurs comptes bancaires dans notre pays à travers lesquels il transférait de l’argent qatari.
Ahmed El-Mesmari affirmera que 8 milliards de dollars ont été transféré de la Qatar National Bank (QNB) à l’agence de la BH à Tataouine. Fait confirmé officieusement par la BH sans spécifier le montant. Au niveau de la BH on affirme que la banque centrale de Tunisie était au courant de cette opération.
Comment expliquer par ailleurs, le silence de l’institut d’émission ? N’est-il pas censé sortir de son mutisme et expliquer pourquoi il a laissé faire et pourquoi il a accepté que de grosses d’argent « sale » transite à travers le système bancaire national ? N’est-il pas censé justifier l’absence de toute enquête sur la provenance de cet argent et sa destination et pour quel usage ? N’est-il pas censé, enfin, expliquer pourquoi il s’est abstenu d’informer les instances internationales en charge de la traque du blanchiment d’argent ou destiné à financer le terrorisme ?
Des questions qui ne trouvent pas réponses malgré les lourdes accusations portées par le colonel libyen à l’encontre de responsables et de militaires tunisiens, selon lui, soudoyés par Jarboui.
Plus encore Farhat Horchani, ministre de la défense a confirmé qu’il y a bien eu des transferts d’argent d’origine qatarie depuis la Tunisie vers la Libye au profit de groupes terroristes. Grave et que faut-il en déduire.
Mongi Rahoui, député du Front populaire, affirme que les 8 milliards de dollars ne constituent pas le seul transfert effectué à travers le territoire tunisien. D’autres opérations du même genre ont eu lieu et d’autres banques y sont impliquées.
Rahoui accusera Ennahdha d’avoir ouvert la porte aux financements douteux à travers la Tunisie. Le grand nombre d’associations caritatives et coraniques, autorisées du temps de la « troïka », avec la bénédiction du parti islamiste Ennahdha, n’étaient en fait que des association écrans pour faire entrer de l’argent étranger au profit de certains partis dont l’objectif est de diffuser l’extrémisme religieux, convertir les jeunes au jihadisme et financer les groupes terroristes, affirme-t-il.
En attendant les éclairages de la BCT.