« Organisez vous, asseyez vous! Que les jeunes cèdent leurs places aux patients et aux personnes âgées. Évitez l’encombrement, ne venez pas ensuite vous plaindre, comme toutes les fois, du vol de vos affaires, vos téléphones et vos portes monnaies. » a lancé un agent paramédical à haute voix, ce matin du lundi 08 janvier 2018, en pleine salle d’attente à l’Institut Salah Azaiez de cancérologie à Tunis. Une salle d’attente qui ressemble à un marché hebdomadaire plutôt qu’à un espace au sein de l’un des plus prestigieuses institutions hospitalières du pays.
Les propos de l’infirmier, émanent bel et bien de faits réels. Des patients, étant sur place, nous ont confirmé ses propos. Certains d’entre eux étaient bel et bien un jour témoins de scènes de braquages, commis dans la principale salle d’attente qui abrite quotidiennement des centaines de patients venus de tous bords étant donné que l’Institut Salah Azaiez est toujours le seul hôpital public spécialisé dans le traitement des maladies cancéreuses dans le pays. « Personnellement, j’ai été témoin d’un incident pareil. Une femme qui attendait son tour, s’est faite voler son sac à main qui contenait de l’argent, son dossier médical ainsi que ses affaires. » nous a confié une patiente qui était sur place.
A travers cet article, on ne cherche pas à dénigrer l’Institut Salah Azaiez ni ses cadres médical et paramédical. En effet le personnel de cet établissement sanitaire fait preuve d’un professionnalisme sans pareil comparé au personnel d’autres institutions hospitalières publiques. Toutefois, l’encombrement dont souffre l’institut ne pourrait qu’affecter la qualité de prestation de services.
Des patients, souffrant de maladies cancéreuses et venus de régions lointaines, se retrouvent obligés de passer des heures et des heures à attendre leur tour pour être auscultés par les médecins, s’ils ont vraiment cette chance. En effet, certains d’entre eux, risquent de voir leurs rendez vous annulés et reportés à une date ultérieure, pour cause d’encombrement. D’autres risquent de se voir voler leurs affaires, alors qu’ils attendent leur tour. D’autres, ont été carrément informés de la perte de leurs dossiers médicaux. Le problème dépasse donc de loin le personnel.
Cette situation, ne pourrait être résolue qu’à travers la création d’un autre institut de diagnostic et de traitement des cancers dans le centre du pays, ou encore d’unités de diagnostic dans certains centres hospitaliers universitaires régionaux. Ce n’est plus un choix, ceci est désormais une nécessité urgente, beaucoup plus importante et bénéfique. C’est une urgence.
Les patients, dont notamment ceux touchés par des maladies cancéreuses, ne méritent pas de souffrir autant.
A chaque jour suffit sa peine. A bon entendeur!
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