Photo de groupe de l’équipe Intérieurs.
Fleuron de l’industrie tunisienne, Intérieurs a étendu sa surface de production à travers l’acquisition d’une nouvelle unité dans la zone industrielle de Sidi Daoud dans le Grand Tunis. Il s’agit d’un investissement de 4 millions de dinars, engagés dans l’objectif de répondre aux besoins croissants des clients de l’entreprise.
Une visite guidée a été organisée jeudi 8 février 2018 au sein de la nouvelle usine Intérieurs, en présence d’une délégation médiatique et des partenaires de l’industriel tunisien.
Aziz Ben Slimane, directeur général-adjoint d’Intérieurs.
Un seul mot d’ordre : l’extension
3,5 millions de dinars ont été débloqués pour l’acquisition de l’usine et 500 000 TND ont été déployés pour la construction de la passerelle reliant l’ancienne à la nouvelle. C’est ce qu’a dit Aziz Ben Slimane, directeur général-adjoint d’Intérieurs. « La surface de production est passée de 2700 m² à 5100 m². L’espace de stockage, pour sa part, est passé de 1600 à 3100 m² », a-t-il déclaré.
Forte de ses 36 ans d’expérience dans le mobilier de bureaux, Intérieurs, poursuit le DGA, a vendu plus de 1,2 millions de sièges et plus de 120 000 bureaux. « 96% de nos objectifs ont été atteints. Actuellement, nous employons 180 personnes. Notre but, pour 2018, est de recruter 30 personnes supplémentaires », a précisé Aziz Ben Slimane.
Il est, par la suite, revenu sur Talos, le nouveau site e-commerce dédié au mobilier de bureaux. Six personnes assurent son fonctionnement, selon le DGA. L’objectif est de satisfaire tous les besoins des clients d‘Intérieurs. « Outre la papeterie, les consommables et les fournitures de bureau, nous commercialiserons, prochainement, du matériel de sécurité et des cartouches d’encre/toners », a annoncé Aziz Ben Slimane.
Lancé en novembre 2017, Talos a permis à Intérieurs de générer un chiffre d’Affaires de 34 000 TND en un seul mois d’activité. « On compte 22 000 visiteurs uniques par jour. À l’heure actuelle, nous avons enregistré 150 commandes clients », a-t-il précisé.
Local de Talos, site e-commerce lancé par Intérieurs.
Des résultats positifs et des investisseurs rassurés
De son côté, Riadh Kekli, directeur administratif et financier au sein d’Intérieurs, a souligné la montée du chiffre d’affaires (CA) de l’entreprise en 2017 comparé aux années précédentes. Le CA consolidé a atteint les 16 millions de dinars l’année dernière d’après le DAF. 29% de ce chiffre proviennent des sièges/canapés/chaises. Grâce à la convention signée avec le géant américain Herman Miller, poursuit-il, Intérieurs a su répondre aux demandes spécifiques de ses clients.
Côté bourse, Intérieurs se porte bien, selon Riadh Kekli, et ce malgré le contexte difficile. « Que les investisseurs se rassurent : les dividendes seront distribués selon la même politique, à hauteur de 80%. En 2017, le taux de rendement par action a varié entre 6 et 8% », a-t-il expliqué, soulignant, par la suite, les points forts d’Intérieurs : un service après-vente performant, une politique de fidélisation poussée, une écoute constante des clients grâce à une cellule d’écoute et des produits garantis pendant 2 à 5 ans.
Une production en très grande partie tunisienne
D’autre part, dans un entretien accordé à Réalités Online, Riadh Kekli a précisé que l’évolution du CA a été de l’ordre de 10% chaque année. Les seules baisses ont été constatées en 2013 et 2017 : seulement entre 3 et 5% de croissance annuelle. À travers la nouvelle unité de production, Intérieurs vise produire 50 000 sièges au lieu de 30 000 actuellement, 20 000 bureaux au lieu de 10 000 et doubler la production des accessoires. « Le processus de production constitue le point fort d’Intérieurs. En effet, la conception, l’étude et l’aménagement se font chez nous. Le reste, à l’instar du découpage et du tronçonnage, est sous-traité afin de réduire les coûts de production. Une fois chose faite, Intérieurs s’occupe de l’assemblage », a-t-il expliqué.
Intérieurs, poursuit le DAF, importe seulement 30% des composants nécessaires à la production. « Ce sont des composants dont la production coûte cher. De ce fait, les importer pèsera beaucoup moins », a-t-il assuré. 70% des composants utilisées sont donc tunisiens.
« Absence d’encouragement qui freine l’export »
D’autre part, l’export, souligne le DAF, représente l’avenir du secteur, mais il constitue un défi, compte tenu du volume important des produits. « Les moyens de transport ne sont pas performants. Pour exporter vers Abidjan, il nous a fallu 45 jours alors que nous avons tablé sur un délai de livraison de 20 jours », a-t-il regretté. L’autre bémol vient du manque de soutien des pouvoirs publics, d’après le DAF. « Il n’y a aucun encouragement, seulement des paroles. Nous nous sommes rendus en Côte d’Ivoire sans l’aide de personne, hormis deux fonds d’investissement qui nous ont soutenus », a-t-il encore dit, et d’ajouter : « faute de soutien, des investisseurs tunisiens quittent rapidement leur destination ».
Des perspectives d’avenir audacieuses
Également présent lors de la communication d’Intérieurs, Karim Abderrazak, directeur export et réseaux, a rappelé que le partenariat signé avec Herman Miller date de la fin de l’année 2017. « L’objectif est de compléter la gamme de produits ergonomiques d’Intérieurs. Le carnet de commande a d’ores et déjà atteint les 200 000 TND », a-t-il déclaré. En 2018, poursuit-il, Intérieurs table sur un CA de 18 millions de dinars. Pour y arriver, l’entreprise mise sur sa nouvelle unité de production, mais également sur la digitalisation de sa stratégie marketing, la fidélisation du portefeuille client, ainsi que l’organisation des journées portes-ouvertes destinées aux designers et aux architectes.
Gamme Herman Miller.
