Malgré les progrès qu’elle a accompli, la femme Tunisienne a encore du chemin à parcourir pour, enfin, obtenir l’égalité parfaite avec les hommes. Principal obstacle qui se dresse devant elle : l’évolution des mentalités.
Le 13 août 2017, le président de la République, Béji Caïd Essebsi, a touché une corde sensible en évoquant l’égalité successorale entre la femme et l’homme. Ennahdha, parti au pouvoir, n’a toujours pas formulé de position officielle sur la question.
Intervenant dans Houna Shems ce jeudi 8 mars 2018, Lotfi Zitoun, dirigeant d’envergure au sein du parti islamiste, a été interpellé sur la question, qu’il a fini par balayer : « nous nous exprimerons sur le sujet après la fin des élections municipales. L’égalité successorale comporte un volet économique, social, idéologique, religieux et politique », a-t-il déclaré.
Il est clair qu’il s’agit d’une question politique par excellence. Ennahdha semble ne pas vouloir prendre le risque de se prononcer sur un sujet tabou à l’approche des municipales, surtout que si le parti se déclare contre l’égalité de l’héritage, conformément aux principes religieux, il risque de perdre des milliers de voix qui ont misé sur son modernisme affiché depuis le Xème congrès de mai 2016.
Pour le moment, Ennahdha préfère se consacrer aux municipales dans l’espoir de les remporter, et ce afin d’acquérir une base solide en vue des législatives de 2019. Les questions qui fâchent, pour leur part, seront traitées après… ou pas.
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