De nombreux produits pharmaceutiques et paramédicaux pour nourrisson sont vendus dans plusieurs pharmacies tunisiennes alors qu’ils n’ont pas été contrôlés par le ministère de la Santé et la Direction de la Pharmacie et du Médicament (DPM), ce qui représente une menace pour la vie et la sécurité des nouveau-nés.
En effet, un article publié ce vendredi 9 mars 2018 par le journal « Al-chourouk » révèle que 4 grandes entreprises spécialisées dans la vente de produits pharmaceutiques et paramédicaux, vendent des produits impropres à la consommation et cancérigènes aux pharmacies Tunisiennes.
Ces 4 entreprises importent les produits via des circuits illégaux, plusieurs tonnes de sucettes et anneaux de denture pour bébé ont été cachés dans des boîtes à jouets et introduits en Tunisie comme étant des jouets pour enfants.
Ces produits néfastes pour la santé des bébés ne figurent pas sur le site officiel de la DPM, qui normalement doit indiquer les noms de toutes les entreprises avec lesquelles le ministère collabore.
La liste de la DPM ne précise à aucun moment qu’elle traite avec ces 4 entreprises dont le nom est « Sofiax », « Global Tunis T », « Baby W » et « Ni Eye Sea D ».
Parmi les produits que ces entreprises commercialisent, le journal cite : « Chica », « Baby N », « Bamby », « Foulen », « Houba », « Baby D » et « Nou Ayk ».
La marque « Baby D » est vendue dans plusieurs pharmacies au centre-ville de Tunis. Cette marque a été importée de Turquie mais il s’est avéré que tous ces produits sont fabriqués en Asie. Les produits de cette marque n’ont pas été contrôlés par la DPM, ce qui veut dire qu’ils n’ont pas d’autorisation de mise sur le marché (AMM), une autorisation qui ne peut être accordée que par la DPM.
D’ailleurs, aucune des marques citées n’a une autorisation de mise sur le marché.
Aberrant !
De surcroît il est question de l’implication de plusieurs cadres du ministère de la Santé et du ministère du Commerce. Ceux-ci sont accusés d’avoir facilité l’entrée de ces produits et leur commercialisation en Tunisie.
Lorsque des responsables ont découvert ce trafic, il a été question du retrait de tous ces produits du marché mais le propriétaire de l’entreprise a été informé quelques heures avant et a pu échapper à l’application de la loi, d’ailleurs ses produits n’ont été confisqués que pendant 8 mois seulement au port commercial de Radès.
Le 8 janvier 2018, une plainte a été déposée auprès du Chef du Gouvernement, Youssef Chahed qui a fait remonter l’affaire au Directeur général de la Direction de la Pharmacie et du Médicament (DPM). Une autre plainte a été déposée auprès du ministre du Commerce le 9 janvier 2018.
A la fin du mois de février un rappel a été envoyé à la Présidence du Gouvernement afin d’accélérer les procédures pour sauver la vie des nourrissons.
Afin de vérifier l’information, Réalités Online a contacté la directrice générale de la santé au ministère de la Santé, Nabiha Falfoul qui nous a assuré que le ministère n’était pas au courant de cette affaire et qu’elle allait vérifier cela et revenir vers nous.
Par ailleurs, elle nous a tout de même affirmé qu’aucun produit ne peut être vendu ou commercialisé dans les pharmacies Tunisiennes sans avoir été contrôlé par la DPM.
Nabiha Falfoul a dans ce contexte précisé que 3 instances contrôlent les produits en Tunisie. Il suffit qu’une seule désapprouve un produit, pour qu’il soit refusé.
« Il est impossible qu’un produit se vende dans nos pharmacies sans y être autorisé, je vous le garantis« , nous a-t-elle déclaré.
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