Le chaos était total à l’hémicycle à l’Assemblée des Représentants du Peuple (ARP) samedi 24 mars 2018. Dans ce brouhaha catastrophique, l’intervention du député Mustapha Ben Ahmed était la seule qui valait la peine d’être abordée. « Les tunisiens ont pu voir, par leurs propres yeux, le niveau médiocre des députés », avait-il lâché.
Ce qui s’est passé, poursuit-il ironique, devrait être enseigné dans les plus grandes académies. « Si on refuse de prolonger le mandat de l’Instance Vérité Dignité (IVD), on nous taxera d’être contre la justice transitionnelle. Or, cette dame [Sihem Ben Sedrine] a bénéficié, pendant 4 ans, de plusieurs avantages : voitures, voyages, argent… et on n’a pas le droit de s’exprimer à son propos ! », a-t-il dit, indigné.
La cacophonie était mémorable sous la coupole de l’ARP samedi. La présidente de l’IVD ne pouvait qu’exprimer sa gratitude au Seigneur pour avoir pu quitter les lieux sans avoir à s’exprimer devant les députés, profitant du désordre général et de l’indélicatesse de nos « élus » qui ne cessent de nous surprendre jour après jour. Les exemples sont nombreux : les sucettes de Ammar Amroussia du vendredi 22 mars, une Samia Abou, samedi, s’adressant au président de l’ARP comme s’il s’agissait d’un moins que rien, sans respect de l’institution qu’il incarne, répétant « donnez-moi mon droit ! » à casser les oreilles de ceux qui l’ont entendue, ou encore un Mabrouk Hrizi qui a tout bonnement menacé de se faire exploser ! C’est sans compter le nouvel arrivant Yassine Ayari qui, pendant près de 30 minutes, n’a pas arrêté de taper sur la table avec d’autres comme Imed Daïmi.
Comment peut-on blâmer les tunisiens pour leur désintérêt de la vie politique, quand on leur offre des spectacles aussi désolants devenus quotidiens et qui font le bonheur des médias qui y trouvent matière pour améliorer leur audimat ?
La Tunisie mérite sans doute de meilleurs élus, exception faite pour ceux qui accomplissent réellement leur tâche à l’ARP, et ils sont peu nombreux.