Les élections municipales du 6 mai prochain marqueront un pas décisif dans l’instauration de la démocratie locale en Tunisie. C’est dans ce contexte que la campagne électorale va commencer samedi 14 avril 2018. Les partis politiques participants auront jusqu’au 4 mai 2018 pour convaincre des citoyens plus que jamais sceptiques vis-à-vis d’eux et désintéressés par la chose publique.
Au total, 350 municipalités seront en jeu, pour 7177 sièges à remporter. L’Instance Supérieure Indépendante pour les Elections (ISIE) a approuvé 2074 listes électorales réparties comme suit :
- 860 listes indépendantes;
- 159 listes de coalition;
- 1055 listes partisanes.
Il s’agit du quatrième scrutin organisé dans la démocratie tunisienne naissante, après celui de l’Assemblée Nationale Constituante (ANC) de 2011, des présidentielles et législatives de 2014 et des législatives partielles pour la circonscription d’Allemagne de 2017.
La loi fondamentale relative aux élections et au référendum (16/2014), garantit, entre-autres, l’impartialité de l’administration publique et, bien entendu, la neutralité des médias dans la couverture de la campagne électorale. Ce dernier volet est en effet capital, compte tenu de la jeunesse de notre démocratie qui traîne un certain « manque d’expérience » des médias tunisiens dans la couverture de ce type d’événements.
D’ailleurs, nous l’avons constaté en 2014, lors des présidentielles, avec plusieurs dépassements recensés par la Haute Autorité Indépendante de la Communication Audiovisuelle (HAICA) chez Nessma TV, qui avait du mal à dissimuler son soutien au candidat de Nidaa Tounes, Béji Caïd Essebsi.
La situation a changé en 2018 et plus que jamais les médias sont tenus à couvrir équitablement chaque candidats aux élections municipales, et ce conformément aux incessantes recommandations de l’ISIE et de la HAICA. Les partis politiques, pour leur part, vont devoir convaincre un citoyen tunisien en parfait désamour avec la vie politique justement.