Pour la deuxième journée consécutive, lycées et collèges sont à l’arrêt avec la bénédiction de Lassaad Yacoubi et sa fédération. En effet,le mouvement de protestation des enseignants du secondaire s’est durci, mardi 17 avril 2018, avec la suspension des cours dans l’ensemble des collèges et lycées du pays. Et bien sûr, le mouvement est largement suivi et suscite la satisfaction de ses initiateurs aux dépens de l’ire des parents et des élèves. Selon des statistiques publiées par le syndicat des enseignants du secondaire, 97,6% des enseignants ont « séché » les cours.
« Les enseignants ont majoritairement adhéré à ce mouvement de protestation pour dénoncer l’entêtement d’un ministère sourd-muet, et qui pose des conditions pour reprendre le dialogue avec le partie syndicale« , a déclaré le secrétaire général de la fédération, Lassaâd Yacoubi. « Le mouvement vise à barrer la route à l’intention du gouvernement d’allonger notre vie professionnelle de deux années supplémentaires, d’augmenter les prélèvements sur nos salaires et de renoncer à l’école publique qui souffre aujourd’hui d’un grand délabrement » a-t-il ajouté.
Le responsable syndical a également rappelé que la partie syndicale réclame aussi la promulgation d’une loi incriminant les agressions contre le personnel exerçant dans les établissements éducatifs et le recrutement des enseignants suppléants.
La suspension des cours a cependant provoqué le courroux des parents d’élèves, dont certains ont menacé des saisir la justice.
Le ministre de l’Education, Hatem Ben Salem, a, quant à lui, menacé mardi de prendre des mesures disciplinaires à l’encontre des directeurs des établissements éducatifs qui refusent de fournir à l’administration les listes des enseignants grévistes.
Le ministre a également indiqué que la situation des finances publiques ne permet en aucun cas de répondre aux revendications des enseignants dont l’impact financier est estimé à 506 millions de dinars par an. « Nous œuvrons à trouver des solutions en dialoguant avec la direction de l’UGTT, loin de toute forme d’escalade et de calculs étriqués« , a-t-il dit.
Le secrétaire général de l’UGTT, Noureddine Taboubi, a pour sa part fait savoir qu’un compromis sera trouvé dans les heures à venir pour satisfaire les deux parties enseignants et parents.
Par ailleurs, la fédération a décidé de maintenir la rétention des notes du premier semestre, en signe de protestation contre le refus du ministère de tutelle d’ouvrir un dialogue sérieux sur les revendications des enseignants à savoir l’augmentation des primes spécifiques, la réforme du système éducatif et le classement de l’enseignement en tant que métier pénible justifiant un départ à la retraite à 55 ans mais le ministre de l’Education a conditionné la reprise des négociations à une levée de la rétention des notes.