Le Forum de Tunis pour le Roman Arabe organisé par la Maison du roman du jeudi 3 mai au samedi 5 mai 2018 à la Cité de la culture rend hommage au grand écrivain libyen Ibrahim Al Kouni, un érudit maitrisant neuf langues mais qui a choisi de n’écrire que dans la langue arabe. « Si j’écris dans cette langue, ce n’est pas uniquement pour la richesse de ses métaphores dans la description du désert mais aussi pour sa capacité à formuler les voix inaudibles de l’âme » explique-t-il.
L’écrivain, auteur et poète Ibrahim Al Kouni invité d’honneur du Forum de Tunis pour le Roman Arabe prononcera une allocution à l’ouverture de cette manifestation jeudi 3 mai 2018 à partir de 15h00 et sera présent à la rencontre ouverte au public qui se tiendra le vendredi 4 mai 2018 à partir de 10h00 à la cité de la Cité de la culture.
Ibrahim Al Kouni est natif de 1948 de la ville libyenne de Ghadamès près des frontières avec la Tunisie d’une famille Touareg. Il a poursuivi ses études primaires à Sabha dans le sud libyen avant de s’installer à Moscou ville dans laquelle il a obtenu un diplôme en littérature suivi en 1977 d’un magister en critique et littérature de l’Institut Gorki.
Il a développé ses aptitudes littéraires et culturelles dès son jeune âge alors qu’il était encore élève et étudiant. Après avoir quitté sa terre natale pour se spécialiser dans les lettres, il s’est lancé dans l’aventure de l’écriture qui l’a conduit sur de beaux rivages avec la production d’un florilège d’écrits en politique et en histoire. Dans les années soixante-dix, alors que l’idée dominante considérait le roman comme l’expression d’une culture urbaine avec des récits et des personnages propres à cet espace, Al Kouni chambardé cette pensée en proposant des récits épiques sur le désert dont leur grande majorité puise dans le terreau de la réalité libyenne et dans le rapport entre l’être et le désert. Cette dimension spatio-temporelle est omniprésente dans ses récits où il interprète le rôle du narrateur et finit par devenir lui-même l’objet du mythe que les traducteurs du monde se disputent pour le traduire dans toutes les langues et les cultures.
Al Kouni refuse l’idée selon laquelle le Sahara est une étendue désertique vide. Il s’agit pour lui d’un monde pittoresque, source d’inspiration, l’essence même de l’univers, un espace infini en harmonie avec le cosmos et concilié avec la fatalité du destin. C’est pour toutes ces raisons et plus encore qu’Al Kouni a célébré le désert libyen qui représente à ses yeux l’expression même de l’existence humaine et un trésor de mythologie au cœur de la méditerranée. Mais au-delà du désert, c’est toute la culture Touareg avec ses confessions et des rites qui sont célébrés dans ses récits.
Mais en dépit de la prédominance du roman dans ses écrits, Al Kouni considère que ce genre littéraire est insignifiant s’il est dépourvu d’énergie poétique. « Le Sahraoui est riche en émotions et en poésie. Cette dernière étant les larmes du passant. Il vaut mieux en faire usage au lieu de pleurer notre condition existentielle » écrit-il.
Ibrahim Al Kouni a vécu dans l’exil en voyageant toute sa vie entre divers pays avant de s’installer en Suisse qui lui a offert la nationalité et célébré ses œuvres dans plusieurs occasions. Il est toujours l’invité d’honneur des plus grandes manifestations littéraires internationales. Ibrahim al Kouni est l’invité d’honneur du Forum de Tunis pour le livre arabe où il prononcera l’allocution d’ouverture jeudi 3 mai 2018.
dont Poussière d’or, Le Saignement de la pierre, L’Herbe de la nuit, n œil qui jamais ne se ferme. Aphorismes du Sahara, L’Oasis cachée, Les Mages et tant d’autres titres qui lui ont valu sa grande notoriété et des prix prestigieux.
D’après Communiqué