Dans une déclaration accordée à l’agence Tunis Afrique Presse, Maître Habib Zammali, avocat de l’ancien ministre de l’Intérieur Lotfi Brahem, a indiqué que le ministère public près le tribunal de première instance de Tunis pourrait se prononcer dans le cadre de la plainte déposée par son client contre le journaliste et écrivain français Nicolas Beau et le représentant juridique de la chaîne qatarie Al Jazeera pour l’avoir accusé d’avoir initié un coup d’Etat.
Habib Zammali a ajouté que le ministère public a été appelé à l’ouverture d’une enquête d’investigation et à transférer cette affaire devant la justice militaire étant donné que son client fait partie du corps des forces armées et vu la gravité des chefs d’accusations lancés à son encontre.
Il a précisé que la plainte déposée par son client le 15 juin dernier consiste en l’atteinte à sa réputation et à l’incitation à la division via la propagation de rumeurs en mesure de constituer une menace sérieuse sur la situation générale du pays. Il a ajouté que ces accusations portent également atteinte aux relations diplomatiques de la Tunisie avec des pays frères et amis particulièrement des pays du Golfe.
L’ex-ministre de l’intérieur avait récemment démenti catégoriquement les informations circulant sur certains médias selon lesquelles il serait impliqué dans la préparation d’un coup d’Etat en Tunisie en coordination avec le corps de renseignement émirati indiquant que cette accusation est grave et dépasse toutes les limites.
Notons que dans un article publié récemment sur son journal électronique MondAfrique, intitulé « Tunisie, l’alliance ratée des Emiratis avec Lotfi Brahem« , le journaliste français Nicolas Beau a évoqué une rencontre nocturne ayant eu lieu sur l’île de Djerba entre le ministre Lotfi Brahem et le chef des services secrets émirati, un peu avant le sommet sur la Libye organisée par Emmanuel Macron le 29 mai.
« Lors de cette discrète rencontre, le Tunisien et l’Emirati ont mis au point la feuille de route qui devait conduire à des changements à la tête de l’Etat: révocation du Premier ministre, Youssef Chahed; possible nomination à la tête du gouvernement de l’ancien ministre de la Défense de Ben Ali, Kamel Morjane; mise à l’écart finalement du président Beji lui même, pour raisons médicales. Un peu à la façon dont le vieux président Bourguiba avait été écarté par le fringant général Ben Ali. » peut-on lire dans ledit article.
26