Depuis une quinzaine d’années les oasis du sud tunisien connaissent une dégradation lente, mais sûre, qui s’est accélérée de façon vertigineuse depuis le déclenchement de la Révolution.
Il faut dire tout d’abord qu’il y a une raréfaction relative des ressources en eau, qu’elles proviennent de sources, de sondages profonds ou de puits de surface. Cela est dû notamment à la surexploitation des eaux et à l’extension illimitée des cultures intensives par les paysans.
En effet, il y a plusieurs étages de cultures, les palmiers-dattiers tout en haut, les arbres fruitiers à l’étage intermédiaire et les cultures de légumes au niveau du sol. Mais ce n’est pas la cause unique de cette dégradation.
En effet, les paysans sont de plus en plus en mal de logements et étant donné le prix élevé des terrains à bâtir en ville ils construisent des logements sur leur lopin de terre, en plein-milieu de l’oasis et s’installent à demeure sans permis de bâtir.
Cela engendre non seulement le rétrécissement des sols cultivables, mais provoque également la pollution de l’oasis avec amoncellement de déchets domestiques, divers rejets, multiplication des foyers d’infection, gravats dus à la réfection du bâti… C’est le cas des oasis de Tozeur, Nefta, Kebili, Douz, Gafsa, Gabès, El Hamma.
Il y a une dizaine d’années, le ministère de l’Agriculture avait entrepris la réalisation d’un projet de mise à niveau des oasis, fondé essentiellement sur la rationalisation de l’utilisation des eaux d’irrigation et la réfection du réseau.
Mais la tentative ne semble pas avoir abouti à des résultats tangibles si l’on en croit la situation qui prévaut actuellement dans les principales oasis, baisse des rendements, recul des cultures, habitat dévastateur, pollution rampante…
Le fonds pour l’environnement mondial (FEM) une émanation de la Banque mondiale, est destiné à cofinancer des projets de grande envergure lorsque la nature est en danger.
Celui-ci vient de décider l’octroi d’un don de 9,2 millions de dinars pour le cofinancement d’un projet d’amélioration de la gestion des ressources naturelles en Tunisie.
Il s’agit de la gestion durable des ressources en eau dans les quatre oasis les plus importantes du sud tunisien, Tozeur, Kebili, Gabès et Gafsa.
La réalisation de ce projet s’étalera sur quatre ans, de 2014 à 2018, un procès-verbal vient d’être signé dans ce sens entre le Secrétaire d’État au Développement durable et le représentant du fonds.
Espérons que la gestion de ce projet apportera des résultats concrets et durables pour la sauvegarde de nos oasis qui ont un cachet original et sont porteurs d’une civilisation millénaire et riche de valeurs. Une forme de lutte contre l’avancée dévastatrice du désert.
CANDIA-Grand lait classé 1er
L’Institut national de la consommation a procédé récemment à des analyses de laboratoire et à des essais comparatifs portant sur douze produits laitiers relatifs à sept marques commerciales tunisiennes différentes.
Il ressort de ces analyses que la marque CANDIA-Grand lait fabriquée par Tunisie-Lait a été classée première au vu des différents critères pris en compte, viennent ensuite Vitalait et Délice (3ème), Yogo occupe la septième place. C’est Délice qui remporte les suffrages des consommateurs puisqu’il constitue 60% du marché.
Les analyses ont été faites sur la base de sept critères et ont duré neuf mois. Elles ont établi que toutes les marques sont saines, de bonne qualité et propres à la consommation. Les critères retenus sont les taux de matières grasses, les taux de protéines, l’acidité, l’adjonction d’eau… à hauteur de 70% tandis que les critères relatifs à la saveur et au goût du lait comptent pour 30%.
L’INC a eu recours à des experts tunisiens et étrangers pour réaliser cette opération. Il y a lieu de remarquer qu’un million de litres de lait stérilisés sont consommés chaque jour provenant des centrales laitières, outre le lait frais distribué au porte à porte dans des conditions d’hygiène douteuses.
UE : croissance de 50% de l’aide financière en 2014
Selon la déclaration de Mme Laura Baeza, chef de la délégation de la Commission européenne en Tunisie, les allocations octroyées par l’Union européenne à la Tunisie en 2014 totaliseront une enveloppe de 200 millions d’euros soit plus de 400 MD.
Cela représente une progression de l’ordre de 50% par rapport à 2013. La diplomate a rappelé que l’UE est le premier partenaire de la Tunisie et que notre pays bénéficiera également d’une aide supplémentaire dans le cadre d’un nouveau mécanisme créé par l’UE “plus pour plus” (more for more). Il s’agit d’un nouveau statut incitatif appelé “Umbrella” pour lequel le montant n’a pas encore été précisé.
Il y a lieu de rappeler que l’appui de l’Union européenne à la Tunisie, actuellement en cours de mise en œuvre, est estimé à 801 millions d’euros soit 1.800 MD. Cela inclut les financements accordés les années précédentes et qui sont en cours de déblocage, ceux accordés pour 2013 et 2014 et ceux accordés à la société civile en vue de la réalisation de divers projets.
Lancement prochainement du projet Diar Quataria à Tozeur
Un grand projet touristique à implanter à Tozeur connaitrait un début d’exécution sous forme de parc écologique et hôtelier fin 2014.
Il s’agit d’investir 80 millions de dollars dans une oasis de 40 hectares sur un site saharien.
Le projet est à réaliser par des investisseurs qataris et comporte un palace 5 étoiles de 200 lits, en plus d’un ensemble de villas luxueuses avec un centre commercial, un centre de remise en forme, une salle de congrès et des terrains de sport.
Un chapiteau géant est prévu avec un village de style arabe traditionnel, des restaurants de spécialités et des établissements de loisirs variés. Les études techniques sont très avancées et les travaux seraient engagés vers la fin de cette année.
Des plantations d’arbres sont prévues, 1.400 palmiers, 600 arbres fruitiers et 5.000 espèces d’arbres forestiers.
Cultures biologiques : un facteur de valeur ajoutée
Pour diverses raisons ayant un rapport direct ou indirect avec l’écologie et la santé, les produits agroalimentaires connaissent une forte demande sur les marchés extérieurs. C’est ainsi que, malgré leurs prix élevés par rapport aux produits courants, l’engouement des consommateurs est croissant.
C’est pourquoi nos producteurs agricoles s’engagent de plus en plus dans cette filière qui doit répondre à des critères stricts pour mériter le label BIO. Un cahier des charges allant dans ce sens a été adopté par les autorités afin de préserver la crédibilité établie depuis plusieurs années de notre pays et de nos produits.
Rappelons tout de même que les agriculteurs doivent s’abstenir d’utiliser toutes sortes de produits chimiques, que ce soit à titre d’engrais ou de produits sanitaires, seuls les produits naturels sont autorisés afin de préserver le caractère sain des fruits et légumes.
Actuellement, les superficies répondant aux normes biologiques s’étendent sur 165.000 hectares, dont 124.000 sont consacrés aux oliviers pour aboutir à l’huile d’olive, biologique, bien sûr. 27.000 ha sont réservés aux plantes médicinales et aromatiques, quant au reste, c’est-à-dire peu de chose, il est réparti entre palmier-dattiers, autres arbres fruitiers (grenadiers) et certains légumes.
L’objectif ambitieux défini avant la Révolution consistait à atteindre 500.000 ha à l’horizon 2016, ce qui sera difficile à réaliser compte tenu de la conjoncture.
Le défi était de doubler le montant des exportations pour atteindre 120 millions de dinars tout en diversifiant la production. En effet la clientèle des produits biologiques pratique une alimentation saine, qui implique pour préserver sa santé une consommation labellisée BIO portant sur tous les produits alimentaires et non partiellement. Les produits biologiques sont également de plus en plus consommés localement, ce qui créé un marché local non négligeable.Ce qui constitue une niche prometteuse.
7 milliards de dinars créances bancaires carbonisés
Selon les révélations récentes de M. Elyes Fakhfakh, ministre des Finances devant l’ANC, le montant total des créances carbonisées du système bancaire s’élève à 7 milliards de dinars, soit 13% du total des engagements du secteur, ce qui est inquiétant, car vis-à-vis de la solvabilité des banques ce chiffre est appelé à augmenter dans les mois à venir.
Le ministre des Finances a annoncé que le renforcement des fonds propres de la STB implique l’affectation de cent mille dinars inscrits au budget de l’État pour l’exercice 2013.
Le secteur bancaire comporte 21 banques universelles pour un total d’actifs de 70 milliards de dinars. La part des banques publiques est de 38%.
Le secteur financier comporte également treize sociétés financières qui pratiquent le leasing et huit banques offshore. Le ministre des Finances a affirmé que les banques publiques font preuve de faible compétitivité et de défaillances sur le plan de la gouvernance.
Il a également évoqué l’endettement lourd de l’hôtellerie supporté à 80% par la STB et l’intention de créer une société de gestion d’actifs pour résoudre le problème.
Ridha Lahmar