La question de l’égalité successorale continue de diviser en Tunisie, notamment depuis l’annonce du Chef de l’Etat le 13 août 2017 et la présentation du rapport de la commission des droits et des libertés individuelles (COLIBE).
Que pensent les principales intéressées de ce débat ? Selon une étude menée par des académiciens et des chercheurs en sciences sociales et présentée lors d’une conférence de presse à Tunis, 58% des femmes sont défavorables à l’égalité dans l’héritage. C’est ce qu’a aussi souligné le chercheur Abdellatif Hermassi dans une déclaration à l’agence TAP ce jeudi 19 juillet 2018.
Le chercheur estime que la société tunisienne a encore besoin d’élargir les consensus autour des croyances et de l’héritage. « Le rapport de la COLIBE comporte plusieurs débats discutables, à l’instar de l’homosexualité. Le sujet ne mérite pas un chapitre entier. Il est aussi illogique de ne pas condamner à mort les auteurs des viols sur mineurs et des crimes », a-t-il expliqué.
Egalement présent lors de la conférence de presse, le chercheur en sciences humaines, Mohamed Haj Salem, a indiqué à l’agence TAP que l’initiative du président de la République relative à l’égalité successorale comporte une arrière-pensée politique. « Les recherches autour de cette égalité auraient dû être menées par l’Institut Tunisien des Etudes Stratégiques (ITES), épaulé par les autres entités nationales compétentes », a-t-il souligné.
« Le rapport de la COLIBE, poursuit-il encore, risque de déclencher une guerre idéologique qui risque elle-même d’être instrumentalisée politiquement ».
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