La députée démissionnaire du bloc de Nidaa Tounes et femme d’affaires Zohra Driss n’a pas mâché ses mots à l’encontre du directeur exécutif autoproclamé de Nidaa. La députée démissionnaire a affirmé ce lundi 10 septembre 2018 que la démission de plusieurs députés de Nidaa Tounes n’était pas du tout surprenante mais qu’elle était plutôt prévisible étant donné qu’elle n’est autre que le résultat de l’unilatéralisme du directeur exécutif du parti Hafedh Caïd Essebsi dans la prise de décision.
La députée a ajouté que « le directeur exécutif du parti s’est accaparé de toutes les décisions, à tous les niveaux, au sein du parti ajoutant que Hafedh Caïd Essebsi gère le parti comme s’il était chez lui, et même là il n’aurait pas pu décider tout seul les membres de sa famille auraient eu leur mot à dire. Il g’re le parti comme s’il était dans sa propre chambre à coucher« .
Quant à l’adhésion des huit députés démissionnaires de Nidaa Toune au bloc de la coalition nationale, Zohra Driss a affirmé que les démissionnaires n’ont pas officiellement rejoint le nouveau bloc. Elle a précisé qu’ils le feraient sans doute avant le démarrage de la session parlementaire. Elle a toutefois indiqué qu’en rejoignant le nouveau bloc, les démissionnaires de Nidaa ne cherchent pas à soutenir le chef du gouvernement mais plutôt à maintenir une certaine stabilité politique.
La femme d’affaires a rappelé que Hafedh Caïd Essebsi avait tenté, lors de sa dernière réunion avec les dirigeants de Nidaa Tounes, de convaincre ceux occupant des postes au sein du gouvernement de présenter leur démission. Zohra Driss dément ainsi les déclarations de dirigeants de Nidaa qui avaient nié un tel acte. Elle s’est dans ce contexte interrogée sur l’impact qu’auraient pu avoir ces démissions si elles avaient eu lieu, prenant, à titre d’exemple, les retombées qu’airait eu la démission du ministre de l’éducation, Hatem Ben Salem, à quelques jours de la rentrée scolaire.