La grogne de l’Union Générale Tunisienne du Travail (UGTT) au sujet de la loi de Finances 2019 a commencé avant même l’adoption du texte. Dans un communiqué publié ce jeudi 13 décembre 2018, la centrale syndicale a exprimé son mécontentement vis-à-vis de la loi de Finances 2019, affirmant que le texte manque de réformes, de vision stratégique. Elle déplore aussi l’absence de la volonté requise pour la mise en place des réformes fiscales et la protection du pouvoir d’achat.
L’UGTT considère également que la loi manque de vision concernant la lutte contre les monopoles, la contrebande et concernant le rééquilibrage des finances publiques. Elle dénonce, dans ce contexte, la soumission de la coalition au pouvoir aux pressions des lobbys, servant ainsi des intérêts particuliers. Elle déplore également le déroulement de l’adoption du texte à l’Assemblée de Représentants du Peuple (ARP), marqué d’incertitudes.
« Nous dénonçons les obstacles posés par la coalition au pouvoir devant la réforme fiscale, empêchant la mise en place d’un climat d’affaires propice aux investissements privés et publics. Le gouvernement poursuit le dénigrement des mouvements sociaux. Au Parlement, les véritables défis n’ont pas été exposés, au même titre que les priorités du peuple : chômage, dégradation des services de base et du pouvoir d’achat. C’est la preuve qu’une certaine classe politique est incapable de présenter une alternative capable de répondre aux attentes des tunisiens », peut-on lire dans le communiqué.
D’autre part, l’UGTT déplore le manque de transparence dans la préparation de la loi de Finances 2019 puisqu’elle considère que plusieurs données et indicateurs ont été camouflés, à l’instar du cours du dinar et la hausse inédite des dépenses courantes. « Pour notre part, nous avons présenté des propositions portant sur la réforme du système de compensation, la dette publique, les finances publiques, la formation continue, l’emploi. Nous soutenons, dans ce contexte, l’initiative de plusieurs députés qui vont déposer un recours contre certains articles de la loi de Finances 2019 auprès de l’instance provisoire du contrôle de la constitutionnalité des lois », peut-on encore lire dans le communiqué de l’UGTT.
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