10 jours après l’interview du Chef du gouvernement, Youssef Chahed, une coalition d’association de défense de la Justice transitionnelle a dénoncé les propos de Chahed sur l’Instance Vérité Dignité (IVD). Dans un communiqué publié ce lundi 31 décembre 2018, les associations considèrent que le Chef du gouvernement a fait preuve d’une attitude négative à l’égard de l’IVD et d’avoir préjugé de son action avant même de recevoir son rapport. Ils dénoncent par ailleurs l’annonce qu’il a faite à propos d’un possible projet de loi pour l’organisation de la justice transitionnelle sans donner aucune indication sur les détails de ce projet de loi.
Et sur la base de ce qu’ils considèrent comme étant des conflits sociaux et politiques qui surviennent chaque fin d’année et prend la forme de de protestations populaires dans diverses régions du pays, la coalition considère que considèrent que les hautes autorités de l’Etat refusent de reconnaître le lien étroit entre la justice transitionnelle et ces conflits et mènent des campagnes arbitraires contre ce processus dans l’espoir de dénigrer l’IVD.
« Les autorités ne finissent pas d’exprimer des positions hostiles aux droits des victimes de la dictature entre 1955 et 2013, y compris ceux droits des martyrs et des blessés de la révolution », ajoutent-ils.
La coalition réitère son soutien et son attachement à la justice transitionnelle et de toutes ses composantes selon ce qui est stipulé par la loi portant organisation de la justice transitionnelle et son exécution dans les meilleures conditions. La coalition appelle les partis politiques à assumer leur responsabilité dans le respect de la Constitution qui stipule clairement l’engagement de l’Etat à respecter le processus de la justice transitionnelle et d’oeuvrer à la réalisation de toutes ses étapes sans exception.
La coalition attire l’attention sur le fait que 2019 qui connaîtra la tenue des élections législatives et présidentielle, constituera l’occasion pour la société civile d’insister sur la nécessité de réaliser les objectifs de la Justice transitionnelle étant un des objectifs de la révolution et une garantie pour la réussite de la transition démocratique », peut-on lire dans le communiqué.
Rappelons que le document a été signé par la Ligue Tunisienne de défense des Droits de l’Homme, Al Bawsala, l’Institut tunisien de réhabilitation des survivants de la torture, l’Association des Magistrats Tunisiens, Avocats Sans Frontières et le Forum tunisien des droits économiques et sociaux.