Le secrétaire général de l’UGTT n’a pas dérogé à la règle. Présidant un meeting à la place Mohamed Ali à l’occasion du 8è anniversaire de la révolution, il a poursuivi dans ses mises en garde à l’élite politique mais aussi et surtout au gouvernement.
Il émettra, quand même un espoir. Celui de voir l’élite politique prendre conscience de la délicatesse du contexte que vit le pays et de se pencher sur les dossiers social et économique qui ne trouvent pas de solutions.
Devant quelques centaines d’ouvriers et de syndicalistes rassemblés à la place Mohamed Ali, Taboubi a souligné que « les élites tunisiennes doivent placer l’intérêt du pays et de son peuple au devant toutes les préoccupations. Ils doivent respecter leurs électeurs et ne pas hypothéquer leurs voix et leurs attentes », précisant que les défis et menaces qui guettent le pays et sa jeune expérience démocratique sont énormes.
Les élites doivent évaluer à leur juste valeur, en toute responsabilité, les tensions qui secouent le pays et qui trouvent leurs origines dans les mesures improvisées et unilatérales prises par le gouvernement. Tensions amplifiées par le cumul d’années d’exclusion et de marginalisation et de promesses non tenues.
Taboubi ne ratera pas l’occasion pour assurer de son soutien la fédération de l’enseignement secondaire en appelant le gouvernement à prendre conscience avant qu’il ne soit trop tard l’impact de son hésiatation à rendre justice aux gens de l’enseignement secondaire et à engager les réformes nécessaires dans les domaines de l’éducation, de l’enseignement et de la santé.
IL appellera, par ailleurs, le gouvernement à « prendre des mesures courageuses pour combattre l’évasion fiscale, améliorer la gouvernance de la dette publique, de reprendre les circuits de distribution des mains des contrebandiers et des barons du commerce parallèle, de veiller à la neutralité de l’administration et des mosquées de la fonctionnarisation partisane et, enfin, de respecter ses engagements avec l’UGTT en ce qui concerne la régularisation de la situation des entreprises publiques de manière à leur permettre de reprendre leur rôle dans le circuit économique et social ».
Noureddine Taboubi ne cachera pas, à l’occasion, son étonnement de voir la Tunisie, 8 ans après la révolution, dirigée avec le même schéma de développement dicté par certains milieux, dans une allusion au FMI et les centre de décision étrangers qui engendre l’injustice, le déséquilibre entre les régions, élimine toute protection et fait fi de la dignité.
Critiquant la logique libérale adoptée par les gouvernements successifs, Taboubi a précisé que c’est cette logique qui a fait que le gouvernement actuel s’est refusé de s’acquitter du droit des agents de la fonction publique à une augmentation salariale conséquente dans le budget 2019 en exécutant à la lettre les directives du FMI et en laissant de côté le dialogue social et tous ses engagements avec l’UGTT.
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