Arrêtés lors des manifestations du jeudi 28 février 2019 à Alger, les journalistes algériens ont été libérés selon des informations relayées ce vendredi 1er mars 2019 par l’agence France Presse (AFP). Les journalistes ont, rappelons-le, voulu assurer la couverture des manifestations qui ont éclaté depuis plusieurs jours en Algérie pour contester la participation du président Abdelaziz Bouteflika aux élections présidentielles.
Mais pas seulement : les journalistes arrêtés jeudi ont aussi brandi des slogans pour dénoncer l’absence de la liberté de la presse : « non à la censure », « refus d’une presse aux ordres », pouvait-on lire. Certains, travaillant au sein de la radio nationale, ont dénoncé « un silence imposé par leur hiérarchie ». On notera, également, que l’un de leurs confrères a publiquement présenté sa démission.
L’Algérie, depuis près d’une semaine, est sous une tension qui prend de l’ampleur jour après jour. Actuellement en Suisse, le président Abdelaziz Bouteflika a annoncé qu’il briguera un cinquième mandat, chose qui a fortement déplu aux algériens qui aspirent à une nouvelle alternative. Les risques de répression sont réels et c’est ce qui inquiète les organisations de défense des Droits de l’Homme. Le premier ministre algérien, Ahmed Ouyahia, a, de son côté, mis en garde contre un scénario à la syrienne, en guerre civile meurtrière depuis 2011 opposant les rebelles au président Bachar Al-Assad. « Des manifestants heureux ont offert des roses aux policiers. Mais rappelons-nous ensemble qu’en Syrie, ça a commencé aussi avec des roses », a déclaré le Premier ministre devant l’Assemblée Populaire nationale, une institution dominée par son parti, le Rassemblement National démocratique (RND), mais également par le parti du président, le Front de libération nationale (FLN). La position tunisienne vis-à-vis des récents événements en Algérie a été exprimée par le président de la République, Béji Caïd Essebsi : « nous n’avons pas de leçons à donner », a-t-il déclaré aux médias depuis Genève.
Il faut souligner qu’une nouvelle journée de mobilisation est prévue pour ce vendredi 1er mars 2019. La libération des journalistes était peut-être un message d’apaisement envoyé par les autorités, mais il sera difficile de calmer une colère populaire, longtemps contenue, qui aspire à un réel changement.
31