Lotfi Zitoun poursuit son offensive contre son propre parti. Intervenant dans Houna Shems ce vendredi 1er mars 2019, le dirigeant au sein d’Ennahdha a appelé, une fois encore, le parti à devenir une formation politique et à atténuer son discours religieux. « Il faut éviter de mélanger la religion à la politique. Le parti doit trancher. Il doit libérer l’Islam des conflits politiques », a-t-il déclaré.
Cette séparation, poursuit-il, doit être faite avant les prochaines échéances électorales de 2019. « La religion appartient à tout le peuple. Elle ne doit pas se transformer en un instrument pour récolter des voix », a-t-il ajouté.
Nageant déjà à contre-courant au sein du parti depuis un certain temps, Lotfi Zitoun a commencé à occuper la scène médiatique depuis son entretien accordé à Acharaa Al Magharibi en février dernier. Une sortie médiatique dans laquelle il a critiqué la politique d’Ennahdha et son instrumentalisation de l’Islam à des fins politiques.
Le dirigeant nahdhaoui est allé encore plus loin. C’était, une fois encore, dans une déclaration à Acharaa Al Magharibi. Lotfi Zitoun y avait affirmé son attachement aux libertés individuelles, notamment la liberté sexuelle « tant qu’elle n’affecte pas autrui ». La rupture est donc réelle entre le dirigeant nahdhaoui et son parti. Ce dernier, par la voix de son porte-parole, a assuré que chacun est libre d’exprimer ses positions, mais sous le toit des institutions du parti. Mais là encore, Lotfi Zitoun a haussé le ton ce vendredi : « je quitterai le parti si l’on m’empêche d’exprimer mon opinion », a-t-il déclaré, ajoutant qu’il reste proche du président du parti, Rached Ghannouchi.
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