Beji Caïd Essebsi a présidé ce matin la réunion du conseil de la sécurité nationale.
Une réunion qui se tient dans un contexte marqué par le drame que vit le pays suite au décès de 12 nourrissons au centre de maternité et de néonatologie Wassila Bourguiba dans des circonstances pas encore élucidées.
Au début de la réunion, le chef de l’Etat a tenu à préciser que « cette réunion du conseil a soulever certaines interrogations nouvelles ou renouvelées de la part de certains hommes politiques ou d’hommes du gouvernement« .
« Cette réunion devait se tenir la semaine dernière, mais à la demande du chef du gouvernement qui avait des engagements, nous l’avons retardé pour aujourd’hui, » explique le chef de l’Etat.
Il fera savoir que la réunion devait traiter de la question de l’état d’urgence sauf qu’un drame est survenu, le décès des nourrissons qui s’impose sur la table du conseil.
Il faut souligner que l’allocution du président de la république avait l’air d’un réquisitoire pour répondre à certaines allégations ce qui l’a poussé à rappeler le rôle du conseil de sécurité nationale qui selon lui ne se limite pas aux questions sécuritaires.
« Et ce qui vient d’arriver relève de la sécurité nationale« , précise-t-il, pour ensuite rendre hommage au ministre démissionnaire.
« Je voudrais saluer avec respect le ministre de la santé qui a démissionné. C’est une attitude qui émane de quelqu’un qui a le sens de l’Etat. Sa responsabilité n’était pas directement engagée, sauf qu’il avait jugé que dans le cadre de sa responsabilité sur le secteur, il devait le faire. Ce qui, par ailleurs, a aidé à décrisper la situation« .
Beji Caïd Essebsi poursuivra ses piques, en allant jusqu’à dire qu’il était prêt à reprendre son allocution au cas où il n’a pas été compris.
Et il rappellera « que dans le cadre de la continuité de l’Etat, il faut que le travail se poursuive, abstraction faite des personnes. Il n’y a ni gouvernant ni gouverné Nous avons un Etat qui a 3000 ans d’histoire, les hommes passent, les gouvernements passent et l’Etat demeure. Et c’est nôtre rôle de sauvegarder cela comme l’ont fait ceux qui nous ont précédé« .
Le chef de l’Etat passera ensuite en revue les points inscrits à l’ordre du jour de cette réunion.
Il reviendra sur la question de l’état d’urgence et rappellera que le projet de loi adopté par le gouvernement et soumis à l’Assemblée des représentants du peuple trine depuis quatre mois et que l’on continue à se baser sur un décret qui date de 1978 et qui aux termes de la nouvelle constitution est inconstitutionnel.
Il faut noter que le ton utilisé par Beji Caïd Essebsi est assez particulier et tout en pesant ses mots, il insistera sur le fait que cette question ne le concernait plus du moment que le projet entre les mains des députés et que désormais relevait de la compétence de l’ARP et du gouvernement. Il précisera que, contrairement à ses habitudes, des correspondances ont été adressées au président de l’assemblée et au chef du gouvernement pour les informer qu’ils doivent activer la mise en oeuvre de ce projet de loi et que d’ici le 4 avril il ne faut plus compter sur lui pour enfreindre la constitution.
Autre point important soulevé par le chef de l’Etat, soumis à examen à cette réunion, la question de l’appareil secret. « Cela touche la sécurité nationale. Nous en avons parlé au conseil, sans plus« , rappelle-t-il et d’ajouter, « quand on voit tout ce qui est publié par les médias, ce que disent les uns et ce que dévoilent d’autres comme ayant entre leurs mains des documents et des preuves, la question mérite une prise de position. Aujourd’hui la justice est devenue une cible et il n’est plus question de laisser le doute planer chez l’opinion publique. »
Beji Caïd Essebsi parlera ensuite de l’affaire de l’école coranique de Regueb regrettant à demi-mots l’impression que le traitement de cette affaire laisse comme perception chez les citoyens. A la fin il parlera du drame que le pays vient de vivre suite au décès des 12 nourrissons.
33