Alors que la rue continue à appeler à son départ, Abdelkader Bensalah a été nommé président de l’Algérie par intérim, selon ce qu’a annoncé la télévision nationale algérienne. Le Parlement algérien s’était réuni ce mardi 9 avril pour lancer ce processus d’intérim, une semaine après la démission d’Abdelaziz Bouteflika.
Abdelkader Bensalah, président de la chambre haute est l’incarnation d’un « système » dont les Algériens veulent se débarrasser, assurera l’intérim à la tête de l’Etat pendant 90 jours.
Pendant cette période, une élection présidentielle, à laquelle Abdelkader Bensalah ne pourra pas être candidat, doit être organisée. « Je vais travailler à concrétiser les intérêts du peuple », a-t-il déclaré devant le Parlement. « C’est une grande responsabilité que m’impose la Constitution. »
Mardi matin, à Alger, des centaines d’étudiants descendus dans la rue scandaient « Dégage Bensalah ! » et « Système dégage », devant la Grande poste.
Abdelkader Bensalah, 77 ans, est un pur produit du régime algérien et un fidèle d’Abdelaziz Bouteflika.
Les partis d’opposition ont boycotté la réunion du Parlement, refusant de valider la nomination d’Abdelkader Bensalah.
En revanche, le chef d’état-major de l’armée, le général Ahmed Gaïd Salah, nouvel homme fort du pays, avait exigé que la succession de Bouteflika se fasse dans le strict cadre de la Constitution.
Celle-ci prévoit que le président du Conseil de la nation transmette le pouvoir avant l’expiration d’un délai de quatre-vingt-dix jours à un nouveau chef de l’Etat élu lors d’une présidentielle. Le mouvement de contestation réclame, lui, de sortir de ce cadre pour mettre sur pied des institutions de transition permettant d’engager des réformes profondes et d’organiser des élections libres.
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