Le projet de loi de finances complémentaire ne comporte pas une stratégie d’austérité
Lors de la séance plénière de l’Assemblée Nationale Constituante (ANC) qui s’est tenue ce mercredi 2 juillet 2014, le chef de gouvernement provisoire, Mehdi Jomâa, a indiqué, que le projet de loi de finances complémentaire 2014, intitulé «sur la voie de la relance économique», ne comporte pas une stratégie d’austérité.
Une hausse des dépenses publiques et une dégradation des ressources propres
Jomâa a ajouté que le gouvernement s’est basé sur un diagnostic réaliste de la situation économique en Tunisie, caractérisée par une dégradation importante des finances publiques, du fait de la hausse des dépenses publiques qui n’a pas été accompagnée en parallèle par une croissance des ressources propres, dont la part a baissé de 82% en 2010, à 70% en 2014.
Une hausse de l’endettement public
Le chef du gouvernement a également ajouté que sur le plan intérieur, le diagnostic a révélé une hausse de l’endettement public lequel a atteint 50% en 2014.
Un doublement d'endettement
En ce qui concerne l’endettement au cours de la même période , le chef de gouvernement a indiqué qu’il s’est doublé et a atteint 7,4 milliards de dinars en 2014, contre 3,7 milliards de dinars en 2010.
Une dégradation de la productivité des entreprises
Jomâa a évoqué la dégradation de la productivité des entreprises et des structures publiques, soulignant que les dettes contractées par 27 entreprises nationales ont atteint 3 milliards de dinars à la fin 2013.
Une hausse du déficit commercial
La situation de l’économie tunisienne s’est caractérisée par la détérioration des équilibres extérieurs, la hausse du déficit commercial qui a atteint 6,7 milliards de dinars et l’aggravation du déficit courant qui a avoisiné 4,5% du PIB.
Une hausse du taux de chômage
La Tunisie fait face à un faible taux de croissance, à l’instabilité et à la hausse du taux de chômage qui a atteint 15,2%.En ce qui concerne les diplômés du supérieur, le chef de gouvernement a indiqué que le taux de chômage a grimpé à 31,4% à la fin du premier trimestre 2014.
Une regression du taux d’investissement
le chef de gouvernement provisoire a indiqué que le taux d’investissement a régressé à 20,2% du PIB outre l’abaissement de la notation souveraine de la Tunisie.
Une faiblesse de la croissance au niveau extérieur
Au niveau extérieur, la situation est marquée par une faiblesse de la croissance notamment dans la zone euro outre l’instabilité régnante dans la région de l’Afrique du nord et la hausse des prix des hydrocarbures (111 dollars le baril de pétrole).
Le projet de la loi de finances: La solution pour mettre fin à une crise économique
Jomaa a par ailleurs souligné que «le projet de la loi de finances complémentaire vise à mettre fin à la crise économique que vit le pays, à travers la définition des priorités, dont la consolidation du devoir fiscal, la lutte contre le commerce parallèle et l’évasion fiscale, ainsi que la mise en place de solutions urgentes et permanentes pour les problèmes de la finance publique.
Le chef du gouvernement a également indiqué que le projet de la loi de finances complémentaire 2014 cible à faire de l’investissement, notamment privé, un catalyseur principal du développement et de l’emploi, tout en prenant en considération l’aspect social,par l’apport d’une aide aux familles défavorisées. Il prévoit, également l’accélération du rythme de réalisation des réformes financières publiques et structurelles en cours.
H.B.H