Le déficit commercial ne cesse de se creuser d’année en année. Selon les derniers chiffres publiés par l’Institut National des Statistiques (INS), il a atteint les 8,1 milliards de dinars durant les 5 premiers mois de 2019, contre 6,6 milliards de dinars durant la même période un an plus tôt. Ceci représente, ainsi, une détérioration de 22%.
La différence entre les exportations et les importations est la cause de cet énorme déficit. Les importations ont augmenté de 17,2%, atteignant les 27,7 milliards de de dinars jusqu’à la fin du mois de mai 2019, contre 23,6 milliards de dinars durant la même période un an plus tôt. Les exportations, pour leur part, ont atteint 19,6 milliards de dinars cette année contre 17 milliards de dinars l’année dernière. Il est impossible, de ce fait, d’assurer un taux de couverture optimal. On constate, également, que les exportations tunisiennes ont baissé cette année par rapport à 2018 et inversement : hausse de la valeur des importations par rapport à l’année dernière. Cela traduit l’incapacité de l’économie tunisienne à produire davantage. D’un autre côté, la détérioration du dinar tunisien peut aussi expliquer cette dégradation de la situation.
Baisse considérable des exportations de l’huile d’olive
Par ailleurs, l’INS note que les exportations ont augmenté dans plusieurs secteurs d’activité. Nous avons celui des mines, des phosphates et dérivés (+44,2 points), des industries mécaniques et électriques (+21,7 points), du textile, de l’habillement et cuirs (+14,4 points), de l’énergie (13,3 points) et des autres industries manufacturières (+26,3 points). Or, les exportations agricoles et des produits agro-alimentaires ont connu une baisse jusqu’à la fin du mois de mai 2019 selon l’INS : -13,7 points. La baisse des ventes de l’huile d’olive est l’un des principaux facteurs de cette tendance baissière. De fait, nous les recettes ont atteint 687,3 millions de dinars entre mai 2018 et mai 2019, contre 1,2 milliards entre mai 2017 et mai 2018.
Energies : 38,6% du déficit total
Au niveau des importations, la hausse a été observée dans tous les secteurs. Ainsi, l’INS note une hausse de 39,9 points pour les produits énergétiques. Les importations ont atteint 2,6 milliards de dinars pour les produits raffinés (contre 2,2 milliards de dinars l’année dernière) et 1,6 milliards de dinars pour le gaz naturel (contre 735,2 millions de dinars l’année dernière).
Paradoxalement, les importations ont également augmenté pour les mines, les phosphates et les dérivés, alors que les exportations ont augmenté et que la Tunisie est un pays producteur : +34,8 points. On compte une hausse de 20,4 points pour les produits agricoles et alimentaires de base, de 20,3 points pour les biens d’équipements et de 9,2 points pour les matières premières et demi-produits.
Précisons, d’un autre côté, que le déficit commercial de la Tunisie atteint les 4,97 milliards de dinars en excluant le secteur énergétique. Ce dernier affiche, en effet, un déficit de 3,13 milliards de dinars, ce qui représente 38,6% du déficit global (2,05 milliards de dinars en 2018, durant la même période).
Déficit persistant vis-à-vis de la Chine et de la Turquie
Dans ce contexte, la Tunisie reste déficitaire vis-à-vis de plusieurs pays. Notre balance commerciale avec la Chine est déficitaire de 2,5 milliards de dinars. On compte un déficit de 1,36 milliard de dinars avec l’Italie, de 1,35 milliard de dinars avec l’Algérie, de 1,15 milliard de dinars avec la Turquie et de 700 millions de dinars avec la Russie.
Néanmoins, la Tunisie est excédentaire vis-à-vis de la France (2 milliards de dinars), de la Libye (577 millions de dinars) et du Maroc (243,7 millions de dinars).