La guerre médiatique, à l’approche des élections législatives et présidentielles, a déjà commencé. Les piques et les conflits se sont intensifiés depuis les derniers sondages controversés de Sigma Conseil donnant Nabil Karoui, patron controversé de Nessma TV, à la tête des intentions de vote et à la tête d’un parti qui n’existe même pas.
L’homme d’affaires ferait actuellement l’objet d’un ensemble de mesures spécifiques comprises dans le projet d’amendement de la loi électorale. Ces mesures, croit savoir Nessma TV (et comment !), interdiraient à Karoui de prendre part au scrutin. Abir Moussi serait également concernée.
Nessma TV évoque également une rencontre entre Rached Ghannouchi, président d’Ennahdha, et Slim Azzabi, secrétaire général de Tahya Tounes, qui aurait eu lieu à l’Assemblée des Représentants du Peuple (ARP). Les deux hommes seraient en train de préparer un plan contre Nabil Karoui et selon Nessma, ils veulent pousser à l’adoption du « texte de l’exclusion » – appelé ainsi par Nessma – de la loi électorale.
Une source au sein de Tahya Tounes a démenti, dans une déclaration à Réalités Online, l’information sur la rencontre. « Slim Azzabi est parti à la rencontre des députés de Tahya Tounes. Ghannouchi, pour sa part, a rencontré ceux d’Ennahdha. Les deux hommes ne sont pas rencontrés », a assuré notre source.
Contacté par Réalités Online, le premier vice-président de l’ARP, Abdelfattah Mourou, a souligné que le contenu du texte n’était pas encore clair et qu’il sera justement examiné, ce jeudi 13 juin 2019, en plénière. « Le point relatif à l’interdiction de se présenter pour les propriétaires de chaînes TV est en effet abordés. Les blocs parlementaires sont en train de négocier et il y a des consensus », a-t-il expliqué.
Côté ISIE (Instance Supérieure Indépendante pour les Elections), Adel Brinsi a assuré que la loi sera appliquée avec l’amendement adoptée en plénière, même s’il comprenait les « mesures d’exclusions » évoquées par Nessma TV. « L’ISIE est la garante de la loi », a dit Adel Brisni, ajoutant que le reste n’est que politique.
Qui croire dans ce magma de déclarations ? Il est clair que la campagne électorale est lancée avant l’heure et tous les coups semblent être permis. Il faudra s’attendre à une guerre médiatique sans merci. Plus que jamais, la HAICA (haute autorité indépendante de la communication audiovisuelle), les législateurs et la justice doivent rester alertes afin d’assurer un niveau au moins acceptable durant la campagne électorale et les élections. Il faut admettre que ça commence mal, très mal.
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